À Charles Spon, le 17 octobre 1667, note 18.
Note [18]

Guillaume Du Bellay (1491-1553), seigneur de Langey, fut l’un des meilleurs généraux de François ier, et le plus habile des diplomates français de son époque. Il était frère du cardinal Jean Du Bellay (v. notule {b}, note [15] du Faux Patiniana II‑3) et cousin germain d’un autre Jean, père du poète Joachim Du Bellay (v. note [14], lettre 739). Guillaume a écrit, en latin puis en français, des mémoires intitulés Ogdoades [Huitaines, parce qu’il a fait ses divisions de huit en huit livres].

L’ouvrage cité par Gabriel Naudé {a} était la :

Discipline militaire de Messire Guillaume Du Bellay, seigneur de Langey, chevalier de l’ordre et lieutenant général de roi à Turin, comprise en trois livres. Premièrement faite et compilée par l’auteur, tant de ce qu’il a lu des Anciens et Modernes, comme Polybe, Végèce, Frontin, Cornacan et autres, {b} que ce qu’il a vu et pratiqué és armées et guerres de son temps. Et nouvellement revue et disposée le plus religieusement que s’est pu faire, sans préjudicier aux mérites du dit auteur. {c}


  1. V. supra note [17].

  2. V. note [2], lettre 541, pour Polybe, et note [14], lettre de Thomas Bartholin datée du 18 octobre 1662, pour Végèce.

    Frontin (Caius Iulius Frontinus) est un consull romain du ier s. de notre ère, à qui on attribue 4 livres de Strategematon. Cornacan est le nom français d’Antonio Cornazano, polygraphe italien du xve s. auteur de plusieurs ouvrages politiques et militaires.

  3. Lyon, Benoît Rigaud, 1592, in‑8o de 509 pages.

Le passage sur Jeanne d’Arc est dans le livre second, page 123 ro‑vo :

« Du temps de Charles vii, en la guerre qu’il avait contre les Anglais, fut Jeanne la Pucelle, en France réputée personne divine, et chacun affirmait qu’elle avait été envoyée de Dieu ; mais à ce que l’on veut dire, le roi s’était avisé de {a} cette ruse pour donner quelque bonne espérance aux Français, leur faisant entendre la sollicitude que Notre Seigneur avait de son royaume ; et avec ce que {b} ledit roi travaillait que la susdite Jeanne fût trouvée véritable en ses dits, et que la plupart de ses entreprises vinssent à bonne fin, pour exécuter lesquelles, elle-même s’armait et se trouvait parmi les chevaliers aux combats. Les Français y eurent telle fiance {c} que de là en avant {d} la force des Anglais déchut de jour en jour, et la leur augmenta. »


  1. « avait conçu ».

  2. « en outre ».

  3. Confiance.

  4. « y crurent tant que dès lors ».

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 17 octobre 1667, note 18.

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(Consulté le 19/04/2024)

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