Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 18.
Note [18]

Térence, L’Eunuque, paroles de Parménon, esclave de Phædria, à la courtisane Thaïs (acte i, scène 2, vers 102‑106) :

Verum heus tu, hac lege tibi meam adstringo fidem :
quae vera audivi taceo et contineo optume ;
sin falsum aut vanum aut finctum est, continuo palam est :
plenus rimarum sum, hac atque illac perfluo.
Proin tu, taceri si vis, vera dicito
.

[Mais fais bien attention, si j’engage ma parole, c’est à une condition : si ce que j’entends est vrai, je sais le taire et le garde à merveille ; mais si c’est faux, stupide ou inventé, c’est aussitôt divulgué. Je suis plein de fentes et je fuis de partout. Par conséquent si tu veux le secret, ne me dis rien que de vrai].

Le vers 105 a été cité par de grands auteurs français, comme Montaigne (Essais, livre ii, chapitre xvii, De la présomption), sur la distraction et la perte de mémoire, ou Victor Hugo, sur les pièges de la traduction (William Shakespeare, Les Traducteurs, Œuvres complètes, Philosophie ii, Paris, Albin Michel, 1937, page 349) :

« L’idée, traduite par les mots rigoureusement correspondants, devient autre. Traduisez en français littéral le Plenus rimarum sum hac atque illac perfluo, l’idée se métamorphose au passage ; en latin, c’est, à votre choix, l’indiscrétion comique ou l’inspiration lyrique ; en français, c’est le suintement purulent d’un lépreux couvert d’ulcères. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 18.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8197&cln=18

(Consulté le 28/03/2024)

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