À Nicolas Belin, le 5 juin 1649, note 19.
Note [19]

« tant nos princes sont devenus sots ». La promise était Laure Mancini, aînée des nièces de Mazarin (ici le bateleur) : v. note [35], lettre 176.

Journal de la Fronde (volume i, fo 46 ro et vo, juin 1649) :

« Le 14, les ducs de Mercœur et de Vendôme arrivèrent ici, où le premier est indisposé. Le bruit de ville veut qu’ils soient venus pour vider avec Mme de Vendôme quelques difficultés qui restent pour le mariage du duc de Mercœur, M. le cardinal voulant qu’elle s’oblige pour les 100 mille écus d’argent comptant qu’il donne à sa nièce par le contrat, afin que cette somme lui revienne en cas que son mari vient à mourir sans enfants ; à quoi l’on dit que Mme de Vendôme ne peut se résoudre, disant que cela ferait tort à ses autres enfants. Mais le vrai sujet qui retarde ce mariage est que M. le duc d’Orléans n’y veut pas consentir ni donner les provisions de l’Amirauté qu’il a en ses mains, jusqu’à ce que le chapeau de cardinal de M. l’abbé de La Rivière soit venu, parce que celui-ci appréhende de ne l’avoir point après que M. le cardinal se serait fortifié par l’alliance et agrandissement de la Maison de Vendôme ; de sorte qu’il y a grande apparence que le mariage sera encore longtemps différé parce que le pape n’est pas encore disposé à faire la promotion, suivant le dernier avis de Rome ; et l’on a mandé de Compiègne que cet abbé est fort irrité contre Son Éminence qui lui fit espérer le chapeau toute la semaine passée et l’appelait mêmes par avance son confrère. Le bruit a couru à Compiègne que M. le cardinal devait faire venir de Rome Mme Mancini, mère de celle que M. le duc de Mercœur doit épouser, et lui faire donner la charge de dame d’atour de la reine, dont on récompensera {a} Mme de La Flotte ; et que cependant Son Éminence parlait de se démettre de sa charge de surintendant de la Maison de la reine en faveur de Mme de Vendôme afin de l’obliger par ce moyen à goûter {b} le mariage. Cela ne sera pas nouveau qu’une femme ait cette charge puisque feu Mme de Montmorency l’a eue autrefois, et Mme de Chevreuse aussi. Le duc de Beaufort soutient toujours qu’il n’a fait aucun accommodement avec M. le cardinal et ne parle point d’aller à la cour. »


  1. Dédommagera.

  2. Approuver.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Nicolas Belin, le 5 juin 1649, note 19.

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(Consulté le 19/04/2024)

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