À Charles Spon, le 1er avril 1650, note 19.
Note [19]

Guy Patin pouvait faire allusion à ce passage de la Pratique médicale de Lazare Rivière (Lyon, 1660, v. note [5], lettre 49), tome premier, livre vii, chapitre vii, De Phthisi [La Phtisie] (page 495) :

Lac omnes intentiones ad phtisicorum curationem propositas adimplet. Absterget serosa sua parte, conglutinat caseosa, corpus nutrit et reficit butyrosa. Cum autem varia sint lactis genera, omnibus præferendum est muliebre, ut pote naturæ nostræ magis familiare, utiliusque erit, si ex ipso ubere sugatur. Huius usu se aliquos restitutos vidisse testatur Platerus : Ex iisque unum non solum convaluisse, sed etiam tantas vires recepisse, ut ne lac sibi in posterum deficeret, nutricem de novo imprægnarit.

[Le lait comble tous les efforts déployés pour guérir les phtisiques. Il purge par sa partie séreuse, {a} il conglutine par sa partie caséeuse, {b} il nourrit et restaure le corps par sa partie butyreuse. {c} Bien qu’il existe diverses sortes de lait, celui de femme doit être préféré à tous les autres parce qu’il nous est le plus familier ; et il sera plus profitable si on le suce à la mamelle. Platerus {d} témoigne avoir vu certains malades que son usage a rétablis : “ L’un d’entre eux a non seulement guéri, mais a puisé tant de forces qu’il a fécondé de nouveau la nourrice afin que le lait ne lui manquât pas à l’avenir ”].


  1. Petit-lait.

  2. Fromagère.

  3. Gras de beurre.

  4. Félix i Platter, médecin de Bâle au xvie s. (v. note [12], lettre 363).

Au xixe s., Guersent (in Panckoucke) confirmait encore l’avis de Rivière :

« Au premier rang des espèces de lait d’animaux non ruminants, se trouve celui de femme, qui est le plus riche de tous en sucre de lait ; {a} mais de toutes les espèces, c’est aussi celle qui présente le plus de variations ; il n’est […] presque jamais le même chez la même nourrice. Cependant, malgré cet inconvénient, c’est celui qui convient le mieux aux jeunes enfants et aux individus qui sont tombés dans le dernier degré de marasme et d’épuisement. Il paraît dans ce cas avoir de grands avantages sur tous les autres. Il est vraisemblable que le malade, en prenant le lait au sein même de la nourrice, reçoit aussi, au moyen de ce contact, quelques émanations salutaires et vivifiantes. Plusieurs médecins, convaincus de l’utilité de ces émanations pour un malade épuisé, ont même conseillé de faire coucher les malades avec leur nourrice ; ce qui n’est pas sans inconvénient, d’abord pour la nourrice, comme l’expérience l’a malheureusement prouvé plusieurs fois, et ensuite pour le malade, par rapport à la différence des sexes. On en a vu qui perdaient promptement avec leur nourrice la santé qu’ils en avaient d’abord reçue. […] Un autre inconvénient du lait de femme, c’est que, lorsqu’on le donne au malade pour unique nourriture, il est souvent nécessaire d’avoir plusieurs nourrices, dont le lait ne peut jamais être le même ».


  1. Lactose.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 1er avril 1650, note 19.

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(Consulté le 23/04/2024)

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