À Charles Spon, le 21 juin 1650, note 19.
Note [19]

Guise (Aisne) se situe à mi-chemin entre La Capelle et Saint-Quentin. La nouvelle de sa prise était fausse (mais non celle de son incendie) : les troupes espagnoles et celles de Turenne l’assiégeaient bel et bien, mais ce fut un échec.

Journal de la Fronde (volume i, fo 242 ro et vo, 24 juin 1650) :

« Après la prise du Catelet, les ennemis furent assiéger Guise avec la plupart de leur armée, ayant laissé un parti de cavalerie vers La Capelle, ce qui a obligé M. le cardinal de partir de Compiègne le 19 afin d’accommoder le différend qu’il y avait pour le commandement entre les lieutenants généraux, les uns ne voulant pas céder aux autres ; et cette affaire ayant été réglée en sorte qu’ils doivent commander chacun à son tour, Son Éminence s’en revint avant-hier à Compiègne ; mais elle est retournée aujourd’hui à La Fère, voyant que cette mésintelligence continuait et qu’ils refusaient d’obéir au maréchal du Plessis et que les troupes ne voulaient pas combattre si on ne leur donnait une montrée, {a} et que d’ailleurs il n’y a pas encore assez d’officiers pour soutenir l’armée, laquelle néanmoins se devait mettre en campagne, forte de 20 mille hommes pour aller poster entre Guise et Landrecies, soit pour donner bataille, soit pour tenter le secours de Guise ou du moins, pour empêcher les convois qui viennent de Cambrai aux ennemis. Cependant, M. de Pridieu, aussitôt qu’il sut qu’il était investi, {b} mit le feu dans la ville basse après avoir obligé les habitants à se retirer, partie dans la haute ville et partie dans le château, où ils se sont si bien retranchés qu’ils se défendent facilement, et les ennemis qui croyaient prendre cette place d’emblée ont été obligés d’y faire des lignes de circonvallation ; mais il n’y a point d’avis qu’ils aient encore ouvert la tranchée. Ils ont cependant grande disette de pain, dont ils n’avaient point fait de provision, pensant en avoir grande quantité. Il y en a de cuit dans la place, avec un magasin de blé que M. Tiran, intendant des vivres, y avait mis pour notre armée. Ils doivent avoir reconnu que cette entreprise n’est pas facile puisqu’ils ont renvoyé leur bagage et une partie de leur artillerie à Cambrai, et qu’ils pestent fort contre le maréchal de Turenne qui les a engagés en ce siège après les avoir assurés qu’il ne durerait pas plus que celui du Catelet, où il n’y avait que 200 hommes au lieu qu’il y a 4 000 dans Guise. »


  1. Descente sur les lieux pour vérifier ce qui est contentieux.

  2. Du commandement de Guise.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 21 juin 1650, note 19.

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(Consulté le 18/04/2024)

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