À Charles Spon, le 16 janvier 1652, note 19.
Note [19]

Jusque-là hésitant et conciliateur dans l’âme, le duc d’Orléans prenait désormais nettement le parti de Condé. Le 18 janvier M. de Ruvigny apportait à Gaston des lettres de la cour justifiant le retour de Mazarin.

Journal de la Fronde (volume ii, fo 10 ro, 19 janvier 1652) :

« Son Altesse Royale ayant lu ces lettres, M. de Ruvigny commença à débiter des raisons pour l’exhorter de se conformer aux intentions du roi ; mais elle {a} l’interrompit et après lui avoir dit qu’elle ne pouvait point faire de réponse assez respectueuse à Leurs Majestés sur ce sujet, elle le pria de les assurer qu’elle ne s’éloignerait jamais du respect qu’elle leur doit, mais qu’elle était résolue de périr avec M. le Prince, M. de Lorraine et tous ses amis plutôt que souffir qu’un étranger, proscrit par tant d’actes de justice, leur vînt faire la loi ; que toutes les raisons du monde ne le feraient jamais démordre de cette résolution ; et que s’il n’était venu que pour cela, sa négociation était achevée ; de sorte que Ruvigny voyant qu’il ne pouvait faire autre chose, prit congé de Son Altesse Royale dès hier au soir et s’en est retourné dès aujourd’hui. » {b}


  1. S.A.R., Gaston d’Orléans.

  2. Un accord formel entre le duc d’Orléans et Condé fut signé le 24 janvier par l’entremise du comte de Fiesque (v. note [33], lettre 280).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 janvier 1652, note 19.

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(Consulté le 23/04/2024)

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