Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑3 (1701), note 19.
Note [19]

« Les Épîtres de Pierre Martyr ont été imprimées en Hollande en 1670. »

protonotaire apostolique (Furetière) :

« officier de cour de Rome qui a un degré de prééminence sur les autres notaires. Il y a un Collège de douze protonotaires qu’on appelle participants, parce qu’ils participent aux droits des expéditions de la chancellerie. Ils sont mis au rang des prélats. Ils portent le violet, le rochet, et le chapeau avec le cordon et bord violets. Ils précèdent tous les prélats non consacrés. Ils assistent aux grandes cérémonies, et ont rang et séance en la chapelle du pape. Leur charge est d’expédier dans les grandes causes les actes que les simples notaires apostoliques expédient dans les petites, comme les procès-verbaux de prise de possession du pape. Ils assistent à quelques consistoires et à la canonisation des saints. Ils peuvent créer des docteurs et des notaires apostoliques pour exercer hors la ville. {a} Ceux qui sont hors ce Corps ne jouissent pas de ces privilèges, si ce n’est de l’habit. En France, c’est une simple qualité sans fonction qu’on obtient par un récrit du pape à fort bon compte. Les protonotaires ont été établis à Rome par le pape Clément ier {b} pour écrire la vie des martyrs. Ils servent aussi à rédiger par écrit ce qui se fait dans les consistoires publics. Les protonotaires participants ont séance devant les abbés et les autres, après. »


  1. Ailleurs qu’à Rome et sans les attributions et honneurs des « participants ».

  2. Quatrième pontife, à la toute fin du ier s.

Petrus (Pierre) Martyr est le nom latin de Pietro Martire d’Anghiera (Arona, Piémont 1457-Grenade 1526), écrivain et diplomate espagnol natif d’Italie (sa famille était originaire d’Anghiera dans le Milanais). Nommé protonotaire, il avait quitté Rome en 1487 pour se rendre en Espagne. Il y mena d’abord une carrière de précepteur à la cour royale, puis assura diverses missions diplomatiques et finit par être nommé, en 1518, dans la commission chargée de l’administration des Indes Occidentales espagnoles. Il est distinct du théologien protestant Pietro Martire Vermigli (v. note [3], lettre 659).

Anghiera a laissé trois décades de lettres de Orbe Novo [sur le Nouveau Monde] de grand intérêt sur la découverte (1492), l’établissement et la géographie du Nouveau Monde. Il en existe de nombreuses éditions latines, espagnoles ou françaises, isolées ou insérées dans des compilations sur le sujet. La première date de 1511. De manière quelque peu anachronique, le compilateur du Patiniana signalait leur intrigante réédition :

Opus epistolarum Petri Martyris Anglerii Mediolanensis, Protonorarii Apostolici, Prioris Archiepiscopus Granatensis, atque a Consiliis Rerum Indicarum Hispanicis, tanta cura excusum, ut præter styli venustatem quoque fingi possit vice Luminis Historiæ superiorum temporum. Cui accesserunt Epistolæ Ferdinandi de Pulgar Coætanei Latinæ pariter atque Hispanicæ cum Tractatu Hispanico de Viris Castellæ Illustribus. Editio postrema,

[Recueil des Lettres de Pierre Martyr d’Anghiera, {a} natif de Milan, protonotaire apostolique, premier < secrétaire > de l’archevêché de Grenade, et membre du Conseil espagnol des affaires indiennes. Il a été imprimé avec si grand soin que, outre la beauté du style, rien ne peut mettre mieux en lumière l’histoire des temps passés. On y a adjoint les Lettres de son contemporain Ferdinandus de Pulgar, présentées en latin et en espagnol, avec son Traité en espagnol des hommes illustres de Castille. {b} Ultime édition]. {c}


  1. Le volume contient 813 lettres en latin, datées de 1488 à 1525, distribuées en 38 livres ; il est dédié par Daniel Elsevier à Guillaume de Lamoignon ; {i} les catalogues attribuent l’édition scientifique de ce livre à Charles Patin, {ii} mais il ne l’a pas inclus dans sa liste bibliographique dressée en 1682. {iii}

    1. V. note [43], lettre 488.

    2. V. note [32], lettre 146, pour Charles Patin. Les Bibliothèques françaises de La Croix du Maine et de Du Verdier sieur de Vauprivas… (Paris, 1773) sont catégoriques sur ce point (tome cinquième, page 294) :

      « Les lettres de Pierre Martyr, fort curieuses pour l’histoire de son temps, et publiées en 1530 à Alcala, étaient devenues très rares ; elles furent réimprimées en 1670 par les soins de Charles Patin, à qui M. le premier président de Lamoignon avait fait présent de son exemplaire. »

      Sachant cela, en lisant l’Epistola à Lamoignon entre les lignes, on peut en effet se demander si Carolus (alors en exil sous le coup d’une condamnation aux galères perpétuelles) ne s’y est pas caché derrière la plume d’Elsevier.

    3. V. note [59] de son Autobiographie.
  2. Ces 31 lettres (traduites en latin par Julianus Magon, docteur en théologie et chanoine de Dole) et ces 26 courtes biographies en espagnol forment les œuvres complètes de Hernando del Pulgar (1436-1493), diplomate au service des souverains catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon.

  3. Amsterdam, Daniel Elsevier, 1670, in‑4o en trois parties de 486 pages (lettres de Martyr), et de 32 (lettres latines de Pulgar) et 62 pages (traité et lettres de Pulgar en espagnol).

Cet article du Patiniana figure dans le manuscrit de Vienne (page 57).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑3 (1701), note 19.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8198&cln=19

(Consulté le 28/03/2024)

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