À Claude II Belin, le 20 septembre 1644, note 2.
Note [2]

Nicolas Brayer (Château-Thierry 1606-6 octobre 1678) avait été reçu premier de sa licence. Comme tel, il avait disputé le 11 juillet 1628 sur la question An ictericus aspectu avis icteri curetur et intermoriatur avis, et qua ratione id fiat ? [La vue d’un loriot (avis icterus, oiseau jaune) guérit-elle le malade ictérique (qui a la jaunisse) et l’oiseau en meurt-il alors, et en raison de quoi cela se fait-il ?].

Le mois suivant, il avait été reçu docteur régent de la Faculté de médecine de Paris, après son père et son frère aîné tous deux prénommés Gaspard (v. note [9], lettre 126).

M. Andry (Encyclopédie méthodique, 1790, tome premier, pages 162‑163) :

« Brayer devint le premier médecin de son temps. Singulièrement attaché à la Faculté, il assistait régulièrement à tous les actes de l’École ; plein d’estime pour ses confrères, il aimait à les appeler et à les consulter chez ses malades. Appelé lui-même en consultation, ses conseils, toujours utiles à celui qui les réclamait, n’avaient jamais rien d’offensant pour le médecin ordinaire. On jugera facilement de la confiance qu’il avait inspirée en apprenant que l’exercice de son état lui valait 80 000 livres par an ; mais si cette fortune est la preuve de ses talents, l’usage qu’il en fit établit encore mieux l’éloge de ses vertus : outre les aumônes qu’il distribuait aux pauvres de sa paroisse, qui montaient à la somme de 12 000 livres tous les ans, sa profession le mettait à portée de soulager les indigents de sa bourse et de ses conseils. “ Il faut, disait-il, recevoir un écu d’or du riche pour le donner dans l’occasion à celui qui en a besoin ”. Il vieillit dans l’exercice de son art avec les mêmes succès, aimé de ses confrères et chéri de ses malades : quoique possesseur d’une fortune considérable, il fut béni du peuple ; quoique partisan de l’antimoine, il fut estimé de Guy Patin. Il préféra sa liberté à la place de premier médecin du roi et mourut universellement regretté le 6 octobre 1678, à l’âge de 72 ans, d’une maladie dont il avait prévu et prédit l’issue. »

Tallemant des Réaux a accordé une mention à Nicolas Brayer dans l’historiette qu’il a consacrée à Jean ii de Champrond (v. note [28], lettre 391).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 20 septembre 1644, note 2.

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(Consulté le 23/04/2024)

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