À Charles Spon, le 7 février 1648, note 2.
Note [2]

L’Oracle désigne Mazarin, surnom qui se retrouve sous la plume de Retz. Étant lui-même maître des requêtes, Olivier Le Fèvre d’Ormesson (Journal, tome i, page 404) s’est ému de ces nouvelles créations d’offices vénaux :

« Le mardi 7 janvier, allant au Conseil avec M. de La Ferté, il m’apprit que l’on créait un quartier {a} entier de maîtres des requêtes pour servir en juillet, dont l’on rejetait les officiers dans les trois autres quartiers. Cette nouvelle fut publique dans le Conseil, après lequel nous allâmes au Palais où nous résolûmes de nous assembler demain à huit heures ; que tous Messieurs seraient mandés et que cependant, pour être plus assurés, les députés du quartier de janvier, allant saluer M. le Chancelier, lui en demanderaient la vérité.

Nous y fûmes huit à l’heure même. M. de La Ferté porta la parole et fit bien. M. le Chancelier nous dit qu’il n’avait point ouï parler de cette création, la reine ne lui ayant point commandé, comme c’était l’ordre ; qu’il est vrai que l’on en avait fait quelques propositions, mais qu’il n’y avait rien de résolu ; qu’il nous y servirait et s’il se faisait quelque chose contre nous, qu’il nous avertirait. Lui ayant répliqué qu’avec sa protection nous étions trop forts, il nous dit que, si la reine lui commandait, il ne pourrait pas désobéir, et que nous savions bien ce qu’il pouvait et ce qu’il devait. »


  1. Trimestre.

La liste complète des maîtres des requêtes en exercice le 20 janvier 1644, dressée par André Le Fèvre d’Ormesson, en compte 72 (ibid. note 3, pages 140‑141). Ils étaient également répartis en quatre trimestres (ou quartiers de 18 maîtres chacun), désignés par le nom de leur premier mois : janvier, avril, juillet et octobre. Il était question de les regrouper en trois quartiers de 24 chacun pour libérer un nouveau quartier de juillet avec 24 nouvelles charges (et non 26 comme disait ici Guy Patin) pour aboutir à un corps total de 96 officiers (soit une augmentation nette d’un tiers). Toutefois, les véhémentes protestations que cette mesure souleva menèrent Mazarin et la régente à transiger en ne créant que 12 nouvelles charges (v. infra note [47]), pour un total de 21 maîtres par quartier.

Cela représentait tout de même une belle somme (plus de deux millions et demi de livres) pour renflouer le Trésor royal asséché par l’effort de guerre ; le 8 janvier 1649, les maîtres des requêtes réunis au Palais proposèrent (ibid. pages 405) :

« d’assurer < leurs > charges jusqu’à l’établissement du droit annuel {a} sur le pied de soixante-douze mille écus. » {b}


  1. Paulette.

  2. 216 000 livres.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 7 février 1648, note 2.

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(Consulté le 29/03/2024)

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