À Hugues I de Salins, le 16 juillet 1648, note 2.
Note [2]

V. note [13], lettre 151, pour la thèse cardinale sur la « Méthode hippocratique pour remédier », contre les Arabes, les chimistes et les pharmaciens, que Charles Guillemeau avait écrite et présidée le 2 avril 1648.

On achevait d’en imprimer l’édition française richement augmentée : Question cardinale à disputer aux Écoles de médecine, jeudi matin, 2nd d’avril, sous la présidence de Me Charles Guillemeau, docteur en médecine de la Faculté de Paris. La Méthode d’Hippocrate est-elle la plus certaine, la plus sûre et la plus excellente de toutes à guérir les maladies ? Avec des observations sur quelques points les plus notables (Paris, Nicolas Boisset, 1648, petit in‑fo de 108 pages).

L’ouvrage est composé d’un Avis au lecteur de 14 pages, qui commence ainsi :

« Ce n’est pas d’aujourd’hui, cher lecteur, qu’il se glisse dans toutes les sciences quantité d’abus et d’absurdités ; il se trouve de tout temps des esprits mal faits qui se sont opposés aux vérités connues, soit par ignorance, ne les pouvant comprendre, soit par vanité, pensant par ce moyen paraître plus savants que les autres. […] Que personne donc ne s’étonne si ce même malheur est arrivé à la médecine, qui seule a plus de sectateurs et plus de diverses sortes de gens qui se mêlent de sa pratique que toutes les autres ensemble. Mais ce que j’y remarque de très dangereuse conséquence est que certains ignorants entreprennent avec impudence et impunité de traiter toutes sortes de malades, qu’ils se donnent la qualité de docteur sans avoir aucune teinture de bonnes lettres, et passent même pour médecins de haute suffisance, pourvu qu’ils se vantent d’avoir une poudre, un petit secret, ou d’avoir fait un voyage à Montpellier, Avignon, Valence ou ailleurs, quoique d’ordinaire, sans sortir du lieu de leur demeure, ils se fassent apporter des lettres de licence pour de l’argent, marchandise aujourd’hui sujette à transport et de facile débit. »

L’Avis se conclut sur ces mots :

« Ce petit ouvrage fera voir que la vraie médecine n’est point pratiquée en ce temps-ci autrement qu’elle l’était du temps d’Hippocrate, et fermera la bouche à tous ceux qui disent le contraire. »

Suit, développée (39 pages) et traduite en français, la thèse cardinale proprement dite. On y fustige de bon cœur les remèdes chimiques et les drogues des charlatans (page 38‑39) :

« l’effronterie de cet insigne menteur et de ce fourbe célèbre, l’Orviétan, {a} qu’on pourrait nommer plus à propos Or-va-t’en, qui par une trop grande indulgence de la sacrée Thémis, {b} à force de piperies et de bévues, se joue du simple peuple qui aime naturellement à être trompé, amoureux qu’il est des nouveautés et des bagatelles étrangères. Le vrai médecin {c} […] rend ainsi l’homme à soi-même et semble le refaire tout de nouveau. Or, comme il s’en peut dire le gouverneur, lui pareillement se laisse gouverner et conduire à la faveur du temps, du lieu, de l’art, de la méthode et des indications, qui lui sont des guides infaillibles ».


  1. V. note [14], lettre 336.

  2. La Justice.

  3. Celui qui refuse tous ces expédients et respecte les préceptes d’Hippocrate.

Les Observations sur quelques points de cette thèse occupent les 53 dernières pages du livre ; elles sont transcrites et commentées dans notre édition, sous le titre de 11 observations de Guy Patin et Charles Guillemeau sur les abus des apothicaires car, s’il ne les a pas signées, il a clairement affirmé y avoir contribué dans sa lettre du 2 octobre 1657 (v. sa note [5]).

Ce livre ne contient ni approbation de la Faculté, ni privilège, ni achevé d’imprimer.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues I de Salins, le 16 juillet 1648, note 2.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0158&cln=2

(Consulté le 28/03/2024)

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