À Charles Spon, le 8 juin 1657, note 2.
Note [2]

« et qui, comme ils ont compris qu’ils ne peuvent pas se faire aimer de grand-monde, veulent être craints de tout le monde. »

V. note [23], lettre 446, pour les Provinciales de Blaise Pascal, dont la 18e est datée du 24 mars 1657 ; Sainte-Beuve (Port-Royal, livre iii, chapitre xiii ; tome ii, page 208) :

« Dans les premiers jours de mars, la Gazette (no 30) avait donné la nouvelle que le parlement d’Aix venait de déclarer diffamatoires, calomnieuses et pernicieuses les 17 Lettres, et ordonné “ qu’elles seraient brûlées par l’exécuteur de haute justice sur le pilori de la place des Prêcheurs de cette ville ”. {a} Ce que la Gazette ne disait pas, c’est que les mêmes magistrats provençaux qui condamnaient publiquement au feu les Petites Lettres en faisaient tellement cas en leur particulier et avaient tellement peine à en sacrifier un seul exemplaire qu’ils ne donnèrent à brûler, assure-t-on, qu’un Almanach ; on ne sacrifia qu’une biche à la place d’Iphigénie. » {b}


  1. Ordinaire no 30 (10 mars 1657), D’Aix-en Provence, le 2 mars 1657, pages 238‑239 :

    « Le 22e du passé, sur la remontrance du procureur général du roi, le parlement de cette province, voulant réprimer les dangereux écrits des jansénistes, a déclaté diffamatoires, calomnieuses et pernicieuses les dix-sept Lettres publiées contre la Faculté de Sorbonnes, les dominicains et les jésuites ; et en conséquence, ordonné qu’elles seraient brûlées par l’exécuteur de jaute justice sur le pilori de la place des Prêcheurs de cette ville. »

    Note de Sainte-Beuve :

    « À la date de l’arrêt du parlement d’Aix, il n’y avait que 16 Lettres publiées ; mais on prit pour la 17e cette petite Lettre au P. Annat sur son écrit qui a pour titre : La bonne foi des jansénistes, ordinairement mêlée aux Provinciales, mais qui n’est ni de Pascal ni d’aucun de Port-Royal. La 17eLettre véritable, datée du 23 janvier 1657, ne parut que quelques jours après cette date du 23 ; et dans tous les cas elle n’arriva à Aix que trop tard pour être comprise dans l’arrêt exécuté dès le 9 février. — Les variantes qu’on trouve sur la date précise de cet arrêt tiennent sans doute à ce que les juges un peu honteux en remanièrent après coup le texte, et à ce qu’on tâtonna avant de le remettre au greffe. »

    V. note [48] du Faux Patiniana II‑3 pour l’infâmie du pilori.

  2. V. note [30] de l’Autobiographie de Charles Patin pour Iphigénie, que Diane transforma en biche pour lui épargner le sacrifice auquel elle l’avait condamnée.

    Note de Sainte-Beuve :

    « Le premier président du parlement d’Aix, M. d’Oppède, mérite, rien que pour ce trait d’esprit, que son nom se conserve à côté de ceux du premier président de Bellièvre et de M. de Pontac, premier président du parlement de Bordeaux ; d’aussi soigneux bibliophiles ne sont jamais de mortels ennemis. »


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 juin 1657, note 2.

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(Consulté le 19/04/2024)

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