À André Falconet, le 21 septembre 1661, note 2.
Note [2]

« On dit figurément d’une maison que la marmite y est renversée pour dire qu’on n’y va plus dîner » (Furetière). La marmite de Gourville (Mémoires, pages 135‑136), agent de Fouquet, qu’il avait accompagné à Nantes, vacillait seulement :

« un de mes amis me vint avertir qu’on avait arrêté deux des principaux qui étaient attachés à M. Fouquet, dont je crois que M. Pellisson {a} était un. Après avoir été quelque temps à voir le parti que j’avais à prendre, je compris qu’il n’y avait point eu d’ordre pour moi. Je me résolus d’aller chez M. Le Tellier. […] Je lui dis, en l’abordant, qu’ayant appris qu’on avait arrêté des gens attachés à M. Fouquet, je venais savoir ma destinée. Il me répondit qu’il n’y avait eu aucun ordre qui me regardât et que, pourvu que je voulusse lui promettre de suivre la cour à Paris, je pouvais le faire en toute sûreté. Voyant l’honnêteté avec laquelle il me traita, je l’en remerciai ; je le suppliai d’agréer que je lui représentasse que M. Fouquet avait été incommodé de sa santé, comme il le savait, et que, s’il était de sa bonté et de sa générosité de lui faire donner son médecin au lieu d’un valet de chambre, qu’on ne pourrait guère lui refuser. M. Le Tellier me dit qu’il en parlerait au roi, quoique je susse mieux que personne la manière extraordinaire dont M. Fouquet l’avait traité. Je louai infiniment sa générosité et pris congé de lui. […] La cour devant partir le lendemain, je m’en allai chez M. de Lionne, que je trouvai fort étonné de ce qui venait d’arriver. Je lui dis ce que j’avais appris de M. Le Tellier sur ma destinée. Il me dit que, si je voulais m’en aller avec lui, il me mènerait volontiers à Paris. De là, je m’en allai chercher M. Pecquet, médecin de M. Fouquet, pour le disposer à s’aller enfermer avec lui, M. Le Tellier m’ayant fait espérer qu’il en aurait la permission ; en effet, il l’eut. Je lui donnai un mémoire de tout ce qui s’était passé et des bruits qui couraient sur sa détention ; je le chargeai de le mettre en lieu qu’on ne le pût pas trouver si on le visitait. Il {b} l’alla trouver au château d’Angers, où il {c} était encore. »


  1. Paul Pellisson-Fontanier, v. note [2], lettre 329.

  2. Jean Pecquet.

  3. Nicolas Fouquet.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 21 septembre 1661, note 2.

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(Consulté le 29/03/2024)

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