À Charles Spon, le 17 mars 1664, note 2.
Note [2]

« et les extravagances d’un siècle moribond » (v. note [1], lettre 755).

Tout ce paragraphe, authentifié par le manuscrit, est presque mot pour mot le même que le premier de la lettre du 3 juillet 1663 à André Falconet (v. sa note [1]), dont on doit donc suspecter que le début au moins est forgé. Dans sa lettre du 25 mars 1664 (v. sa note [1]), Guy Patin allait rappeler à Charles Spon qu’il avait joint à la présente « une feuille imprimée de l’Hérésie imaginaire », qui est donc sans nul doute le texte dont il disait ici avoir ri.

En 1664-1666, dans le sillage des 18 Provinciales, {a} mais sans remporter leur immortel succès, les amis de Port-Royal (dont Pierre Nicole {b} et probablement Antoine ii Arnauld {c} étaient les plumes anonymes) ont publié 18 Imaginaires, qui ont plus tard été imprimées toutes ensemble :

  • Les Imaginaires, ou lettres sur l’Hérésie imaginaire, {d} volume i contenant les dix premières. par le Sr de Damvilliers ; {e}

  • Les Visionnaires, ou seconde partie des lettres sur l’Hérésie imaginaire, contenant les huit dernières. {f}


    1. Écrites en 1656-1657 par Blaise Pascal (mort en 1662) : v. note [23], lettre 446.

    2. V. note [6], lettre de Charles Challine, datée du 7 mars 1656.

    3. Le Grand Arnauld, v. note [46], lettre 101.

    4. Le jansénisme que Rome jugeait hérétique.

    5. Liège, Adolphe Beyers, 1667, in‑12 de 430 pages, lettres datées du 24 janvier 1664 au 20 novembre 1665.

    6. Ibid. et id. 1667, in‑12o de 495 pages, lettres datées du 31 décembre 1665 au 1er avril 1666.

Parmi d’autres, cette « bagatelle » donne le ton général (lettre i, pages 3‑4) :

« On lit dans quelque histoire des Indes qu’un éléphant blanc y causa la mort à cinq ou six princes, et la désolation à plusieurs royaumes. Il y eut entre autres un roi de Pégu {a} qui dressa une armée d’un million d’hommes, où il y avait trois mille chameaux, cinq mille éléphants et deux cent mille chevaux, pour le ravir au roi de Siam. Il désola tous les États de ce roi. Il ruina sa principale ville deux fois plus grande que Paris et le contraignit lui-même de se tuer après la perte de son royaume ; et tout cela pour cet éléphant blanc. {b} Ce roi en avait déjà trois, il lui en manquait un quatrième pour son carrosse, et pour l’avoir, il ruina tout un grand royaume. On ne considère d’ordinaire ces histoires que comme des sottises de Barbares, mais il me semble qu’on les doit regarder d’une autre sorte. Je n’y vois rien qui ne me paraisse très digne des hommes et très proportionné à la portée de leur esprit ; et je les trouve d’autant moins vaines qu’elles servent à découvrir la vanité de toutes les entreprises que l’on fait passer pour glorieuses et pour importantes. »


  1. V. notule {a}, note [32] du Faux Patiniana II‑6, pour le royaume de Pégu en Birmanie.
  2. Allégorie du jansénisme.

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 17 mars 1664, note 2.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0773&cln=2

(Consulté le 20/04/2024)

Licence Creative Commons