À André Falconet, le 6 février 1665, note 2.
Note [2]

« d’yeux d’écrevisse ».

Pierres ou yeux d’écrevisses (Trévoux) :

« petits corps blancs, durs, ronds, convexes d’un côté et plans de l’autre, ayant du côté plat une petite cavité, lesquels se trouvent dans l’estomac des écrevisses mâles aux mois de mai, de juin et de juillet. {a} Il y a des charlatans qui fabriquent des yeux d’écrevisses et qui y réussissent si bien que les droguistes les plus experts s’y laissent souvent tromper. Pour découvrir la tromperie, il n’y a qu’à les écraser et jeter dessus un peu d’esprit-de-sel : si les yeux d’écrevisses sont vrais, il s’excitera une fermentation ; s’ils sont faux, il ne s’en fera point, à moins qu’ils ne fussent faits de coquillages. {b} Les yeux d’écrevisses naturels ont la vertu d’adoucir les humeurs âcres, d’émousser, d’absorber et de précipiter les acides : c’est pourquoi ils conviennent dans les ardeurs d’estomac, dans la colique, dans la pleurésie, dans la gravelle, dans les fièvres continues, dans les fièvres erratiques. » {c}


  1. Ces gastrolithes sont des concrétions de carbonate de calcium permettant la reconstitution périodique de la carapace après la mue. Ils doivent leur nom d’yeux à leur forme et au fait qu’ils vont toujours par paire.

  2. L’esprit de sel (acide chlorhydrique) réagit avec la chaux en provoquant un dégagement bulleux de dioxyde de carbone.

  3. V. note [2], lettre 473, pour la gravelle ; toutes ces vertus thérapeutiques sont imaginaires. La rareté et le prix d’un médicament étaient tenus pour des garanties de son efficacité.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 6 février 1665, note 2.

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(Consulté le 25/04/2024)

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