À André Falconet, le 22 octobre 1666, note 2.
Note [2]

« Clinquant bon pour le peuple !. {a} L’hydrophobie, ou rage, {b} naît autant d’une cause interne qu’externe ; c’est en réalité une humeur mauvaise qui dégénère facilement et adopte par corruption le caractère d’un poison. » {c}


  1. Pour dire « À d’autres, mais pas à moi ! » (Perse, v. note [16], lettre 7).

  2. V. note [2], lettre de Hugues ii de Salins datée du 16 décembre 1656.

  3. Guy Patin niait obstinément les idées de contagion (v. note [6], lettre 7) que beaucoup de ses contemporains, plus observateurs et moins dogmatiques que lui, avaient très justement invoquées pour la transmission de la rage par morsure d’animaux infectés.

Dans sa dernière maladie, inaugurée par des troubles digestifs « mésentériques et hémorroïdaires », Charles Guillemeau avait été affligé d’une incapacité à déglutir, même les liquides (v. note [7], lettre 446, et plusieurs autres mentions dans les lettres d’octobre 1656). Après un mois de souffrances et de privation alimentaire, il mourut dans un état de profonde stupeur, accompagné de convulsions et d’une incapacité à communiquer avec son entourage. Un tel épuisement ressemblait à une cachexie profonde liée à un cancer de l’œsophage ou de l’estomac, c’est-à-dire à une « hydrophobie » bien distincte de celle qui caractérise la rage (en lien avec une encéphalite).

Patin confondait le symptôme (hydrophobie) avec une maladie (la rage) qui la provoque, et s’enlisait lamentablement dans son syllogisme : Guillemeau était hydrophobe mais n’avait pas été mordu par un chien ; donc l’hydrophobie, autrement nommée rage, n’est pas due à la morsure d’un chien.

On apprend ici que Guillemeau avait en outre été accablé par une banqueroute. Patin en parlait sans sembler croire qu’il allait bientôt se trouver dans le même dénûment que son ancien ami (vComment le mariage et la mort de Robert Patin ont causé la ruine de Guy).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 22 octobre 1666, note 2.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0884&cln=2

(Consulté le 29/03/2024)

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