À André Falconet, le 14 mai 1669, note 2.
Note [2]

Optimiste point de vue de Guy Patin sur les préparatifs de l’intervention française à en Crète : occupée par les Vénitiens, elle était depuis 1645 l’objet des convoitises des Ottomans ; {a} Candie {b} résistait depuis longtemps à leurs assauts ; pour lever ce siège interminable en venant au secours des Vénitiens, le pape avait mobilisé une coalition à laquelle se joignait un contingent français, en contrepartie de la Paix de l’Église ; {c} il était mené par le duc de Beaufort. L’opération se solda par un fiasco, avec la reddition de Candie aux Turcs (27 septembre 1669) et la disparition de Beaufort. {b}


  1. V. note [15], lettre 45.

  2. Capitale de la Crète, aujourd’hui Héraklion.

  3. Le R.P. René Rapin {i} a établi la relation entre la paix clémentine {ii} et Candie dans ses Mémoires sur la cour, la ville et le jansénisme (Paris, Gaume Frères et J. Duprey, 1865, in‑8o), en écrivant les hésitations de Clément ix à signer l’accord religieux que lui réclamait Louis xiv (tome troisième, page 466) :

    « […] rien ne fit plus d’impression sur son esprit que les méchantes nouvelles de Candie, dont le siège continuait avec grande perte des chrétiens ; touts les princes d’Italie demandaient du secours au roi de France, et le pape lui-même, qui le pressait plus que tous les autres, n’avait pas lieu de l’espérer s’il ne pensait à contenter ce grand monarque, lequel s’offrait à secourir cette place de ses troupes pouvu que Sa Sainteté donnât la paix à l’Église.

    […] d’un côté, il entrevoyait qu’on voulait le surprendre par les signatures {iii} qu’on lui rendait suspectes ; que ses ministres le trompaient, étant peut-être eux-mêmes trompés ; qu’après tant d’expériences qu’il avait des artifices et des déguisements des jansénistes, pendant son ministère sous Alexandre, {iv} il ne pouvait prudemment se fier à eux sans des sûretés que l’empressement du courrier de France ne pouvait pas lui permettre de prendre. D’ailleurs, {v} l’impatience du roi pour l’accommodement, la lettre pressante de Lionne, {vi} les reproches qu’il lui faisait, la crainte d’unschisme dans l’Église de France et dans celle d’Allemagne si l’on procédait au jugement des évêques, {vii} l’espérance d’un secours qu’il demandait au roi pour Candie, tout cela le pressait de répondre favorablement, à quoi son devoir, la gloire de son pontificat, l’intérêt du Saint-Siège l’empêchaient de consentir. »

    1. Jésuite français (v. note [8], lettre 825) naturellement hostile au jansénisme.

    2. Signée le 14 janvier 1669 (v. notes [1], lettre 945) pour apaiser les jansénistes français.

    3. Doutes sur la sincérité des signatures du Formulaire imposé au clergé français.

    4. Le pape Alexandre vii, prédécesseur de Clément ix.

    5. De l’autre côté.

    6. Hugues de Lionne, secrétaire d’État aux Affaires étrangères.

    7. Les quatre évêques français qui refusaient le Formulaire.
  4. V. notes [1] et [3], lettre 968.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 14 mai 1669, note 2.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0958&cln=2

(Consulté le 20/04/2024)

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