À Johann Paul Felwinger, le 28 août 1665, note 2.
Note [2]

« Mon enfant, qui fais ma force, etc. », Énéide (chant i, vers 663‑669), sur Vénus et ses fils, Cupidon et Énée, avec allusion transparente aux infidélités conjugales de Louis xiv :

Ergo his aligerum dictis adfatur Amorem :
Nate, meæ vires, mea magna potentia solus,
nate, patris summi qui tela Typhœa temnis,
ad te confugio et supplex tua numina posco.
Frater ut Æneas pelago tuus omnia circum
litora iactetur odiis Iunonis acerbæ,
nota tibi, et nostro doluisti sæpe dolore
.

[Elle {a} s’adresse donc en ces termes à l’Amour ailé : {b} Mon enfant, qui fais ma force et toute ma puissance, mon enfant qui seul peux dédaigner les foudres du Père suprême contre Typhon, {c} j’ai recours à toi et j’implore ton devoir en suppliante. Ton frère Énée {d} est ballotté sur les mers, de rivage en rivage, par la haine de l’inique Junon ; {e} tu sais tout cela et tu as souvent souffert de notre souffrance].


  1. Vénus (Aphrodite des Grecs), déesse de l’amour, naquit de l’union de l’écume de la mer avec les parties génitales mutilées de Cœlus (Ouranos ou Uranus, fils de l’Air et de la Terre) que son fils Saturne (Cronos, v. note [31] des Deux Vies latines de Jean Héroard) avait émasculé.

  2. Cupidon (Éros), fils de Vénus et de Jupiter, figure les deux visages de l’amour: tendre et modéré pour les sages, violent et emporté pour les fous.

  3. Typhoé, v. note [38] du Patiniana I‑3.

  4. L’épisode est celui où Énée (avatar d’Ulysse dans Virgile, v. note [14], lettre d’Adolf Vorst, datée du 4 septembre 1661) va succomber aux charmes de Didon (v. note [23], lettre 551) : Vénus, mère d’Énée, alarmée par les périls de cet hymen, envoie Cupidon séduire Didon (v. note [23], lettre 551) pour secourir son demi-frère.

  5. Junon (v. note [3], lettre 286), épouse de Jupiter, représente ici les deux reines légitimes de France, irritées contre le roi volage, fils d’Anne et époux de Marie-Thérèse d’Autriche.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Paul Felwinger, le 28 août 1665, note 2.

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(Consulté le 25/04/2024)

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