Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 2, note 2.
Note [2]

« [Samuel Petit] est un misérable critique ».

V. notes :

  • [5], lettre 530, pour la querelle sur le Testimonium Flavianum [Témoignage de Flavius (Josèphe)] des Antiquités judaïques, quant à l’altération des passages concernant Jésus ;

  • [17], lettre 95, pour Samuel Petit, qui ne vint pas à bout de son travail sur Josèphe ;

  • [23], lettre 535, pour la première édition des Chroniques d’Eusèbe de Césarée par Joseph Scaliger (Leyde, 1606).

Scaliger a souvent parlé de Josèphe dans sa correspondance (années 1584 à 1608). À titre d’exemple, voici ce qu’il en écrivait dans sa lettre à Jacques-Auguste i de Thou, datée de Leyde, le 17 novembre 1600 (volume iii, pages 523‑525 de l’édition de Genève, 2012) :

« Je vous ai écrit naguère par deux fois, et vous ai averti que quelques-uns de mes amis m’avaient prié de mettre la main au Josèphe, qui est si gâté qu’il n’y a nul (j’oserai bien dire) qui l’entende bien. Par ce {a} je vous suppliais par mes dernières de nous faire collationner un exemplaire imprimé de cet auteur sur ceux que le roi a en sa bibliothèque. {b} Je sais bien qu’il en y avait quatre, desquels l’un a été de feu mon père. {c} Il y a plus d’une page entière à dire au second in Apionem, où la lacune a été laissée ; mais Rufinus retient toute cette histoire en sa version, qui montre bien ce qui manque au grec. {d} Je ferais une belle édition si j’étais aidé des manuscrits, et la langue hébraïque nous y aiderait beaucoup. Sans l’assistance des manuscrits, je ne le veux entreprendre, combien qu’en lisant cet auteur par intervalles, j’aie corrigé d’étranges et lourdes fautes.

J’ai travaillé sur le Chronicon d’Eusèbe non pour l’amour du livre, car il n’est pas ce qu’on pense, mais pour les occasions qui s’entremettent de parler de choses qui méritent d’être mises en évidence ; mais je ne sais où je le ferai imprimer car mon bon ami Christophe Raffeling est aux abois de la mort, qui m’est un grand déplaisir. {e} Je vieillis fort, mais j’ai encore bon courage. » {f}


  1. C’est pourquoi

  2. Plusieurs ouvrages manuscrits de Flavius Josèphe, en latin et en français, sont disponibles en ligne dans la bibliothèque numérique Gallica de la BnF.

    « Collationner signifie ordinairement mettre une copie devant son original, et les comparer pour voir s’ils sont conformes » (Furetière).

  3. Jules-César Scaliger.

  4. Rufin d’Aquilée, auteur chrétien du ive s., a traduit du grec en latin les deux contre Apion, sur l’antiquité du peuple juif, où Josèphe répondait à ce grammairien d’Alexandrie (ier s.) qui avait critiqué ses Antiquité judaïques.

  5. Christophorus Raphelingius (Van Ravelenghien, 1566-17 décembre 1600) était l’imprimeur de l’Université de Leyde.

  6. Sans évidemment oser m’égaler au grand Scaliger, je partage, en l’appliquant à mon labeur sur Guy Patin, ce qu’il écrivait sur son projet de Josèphe et son Eusèbe : et l’irremplaçable valeur des sources manuscrites, et l’acharnement à éditer et à amender un auteur dont on n’approuve pas toujours et partout la valeur propre.


Additions et remarques du P. de Vitry
(1702-1703, v. note [12] des Préfaces), pages 167 :‑168 :

« Le public n’aura pas sujet de regretter la perte de l’ouvrage de Scaliger sur Josèphe si l’illustre M. Boivin peut achever l’édition de cet historien qu’il a entreprise, {a} car outre qu’il ne lui manque aucune des qualités qu’un bon critique doit avoir, il pourra peut-être aussi profiter des lumières de Scaliger, à présent qu’on sait que l’exemplaire corrigé et noté par lui-même est entre les mains du savant M. Schurtzfleich de Wittemberg. » {b}


  1. Louis Boivin, dit l’Aîné (Montreuil-l’Argilé, près de Lisieux 1649-Paris 1724), avocat et homme de lettres, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1701, a travaillé pendant trente ans à éditer Josèphe, mais sans en venir à bout.

  2. Konrad Samuel Schurtzfleisch (1641-1708), historien et philologue allemand, professeur à l’Université de Wittemberg, était propriétaire d’une riche bibliothèque. Les Mémoires pour l’Histoire des sciences et des beaux arts. Janvier 1714 (Trévoux, Imprimerie de Son Altesse Séréinissime [Louis Auguste de Bourbon, duc du Maine, prince des Dombes], in‑12) en ont donné ce témoignage (article xli, Nouvelles littéraires, de Halle, page 545) :

    « M. Henri Leonard Schurtzfleisch fera paraître incessamment le troisième volume des lettres de feu son frère, Conrad Samuel Schurtzfleisch ; il a entre les mains un Josèphe dont les marges sont chargées de beaucoup de notes de la main de Joseph Scaliger. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 2, note 2.

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(Consulté le 28/03/2024)

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