Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 2.
Note [2]

Tallemant des Réaux a conté la même historiette (tome ii, Des Barreaux, pages 29‑30) :

« On l’avait fait conseiller, mais ce métier ne lui plaisait guère, et il mit au feu l’unique procès qui lui fut distribué ; car, comme il vit qu’il y avait tant de griffonnages à déchiffrer, il prit tous les sacs et les brûla tous l’un après l’autre. Les parties étant venues pour savoir s’il les expédierait bientôt : “ Cela est fait, leur dit-il ; ne pouvant lire votre procès, je l’ai brûlé. – Ah ! nous sommes ruinées, dirent-elles. – Ne vous affligez pas tant, il ne s’agissait que de cent écus. Les voilà, et je crois être quitte à bon marché. ” Depuis, il n’en voulut plus ouïr parler, et disait plaisamment que le roi allait plus souvent que lui au Palais. {a} Il ne garda pas sa charge longtemps, car il fit tant de dettes qu’il la fallut vendre. »


  1. La venue du roi au Parlement (lit de justice) était un événement rare, voire exceptionnel.

Plus loin (page 32), Tallemant décrit le naufrage de l’impie (mort en 1673) :

« Il y a plus de douze ans qu’il est si déchu que, la plupart du temps, il ne dit plus que du galimatias ; il criaille, mais c’est tout, et c’est rarement qu’il fait quelque impromptu supportable. Il joue, il ivrogne, mange si salement qu’on l’a vu cracher dans un plat afin qu’on lui laissât manger tout seul ce qu’il y avait ; se fait vomir pour manger tout de nouveau, et est plus libertin que jamais. Il dit qu’il ne fit le bigot en sa maladie {a} que pour ne pas perdre quatre mille livres de rente qu’il espérait de sa mère. Cette femme étant morte, les beaux-frères de des Barreaux furent contraints de retenir ce bien et de lui donner seulement une pension, afin qu’il ne se pût ruiner entièrement. »


  1. Ce fut au début de 1640, avec cette ironie de Tallemant (page 30) :

    « Des Barreaux a toujours été impie ou libertin car, bien souvent, ce n’est que pour faire le bon compagnon. Il le fit bien voir en une grande maladie qu’il eut : car il fit fort le sot et baisa bien des reliques. Quelques mois après, ayant ouï un sermon de l’abbé de Bouzez, il lui fit dire par Mme Saintot qu’il voulait faire assaut de religion contre lui. “ Je le veux bien, répondit l’abbé, à la première maladie qu’il aura. ” »

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 2.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8197&cln=2

(Consulté le 23/04/2024)

Licence Creative Commons