Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 9 manuscrit, note 2.
Note [2]

« sur n’importe quelle matière ».

Brissæus, Jean de La Brisse, bien qu’il fût historiographe de Gaston d’Orléans (Monsieur, frère du roi Louis xiii), n’a publié aucun livre. La seule autre trace que j’aie su trouver de lui est ce que Guy Patin en a écrit dans sa lettre latine 259 (v. ses notes [3] et [4]) : il l’admirait beaucoup, l’avait en grande amitié et l’y disait mort d’apoplexie, presque octogénaire, vers 1659.

L’allusion de Patin tenait à une remarque sur ce passage (pages 25‑26) de la vie de Georg Richter {a} écrite par son fils Johann Georg : {b}

In Collegio Lysiæ Professorem Artium Humaniorum Virum Doctissimum, Iohan. Brissæum, qui nuper e Gasconia Lutetiam se contulerat, memoriter perorantem, summa cum admiratione, audivit de miraculis Seculi xviimi, quod 1. in Religione, 2. in Rebuspubl. 3. in Eruditione, 4. in rebus mirandis, typographia potissimum et navigatione, prioribus Seculis partim comparavit, partim prætulit. Qui ut eloquentia (qua non raro Viros Principes ex Aula Regia in attentionem Lectionum publicarum provocavit) vix quempiam habebat parem : ita æmulum suum passus est Johan. Valentem, Præceptorem primæ Classis in Collegio, quod vocant, Boncour. Hic, quia famam Brissæi multorumque discentium concursum frequentem ferre non poterat, ideo in discursus et judicia plane perversa, cæco æmulandi studio vel potius ardore prolapsus, se, iratum dicebat, intra triduum Oratorem effecturum, ut Cicero JCtum.

[Il écouta, avec immense admiration, Jean de La Brisse, très savant professeur d’humanités dans le Collège de Lisieux. Récemment arrivé à Paris, venant de Gascogne, {c} il discourait sans notes sur les prodiges du xviie siècle, qu’il rendait soit égaux, soit supérieurs à ceux des siècles précédents, en matière 1. religion, 2. d’affaires publiques, 3. d’érudition, 4. de découvertes étonnantes, particulièrement dans les domaines de l’imprimerie et de la navigation. {d} Il n’avait guère d’égal en éloquence (en quoi il n’était pas rare que ses leçons publiques retinssent l’attention des premiers magistrats du Parlement), à tel point qu’il s’est permis de rivaliser avec Pierre Valens, régent de la classe de première dans le Collège qu’on appelle Boncourt. {e} Parce qu’il ne pouvait supporter la réputation de La Brisse et la grande affluence de ceux qui venaient écouter ses leçons, cet homme, mû par le souci, ou plutôt l’ardeur aveugle de le défier, s’est laissé aller à des propos et à des avis si pervertis qu’il disait, dans son emportement, parvenir en trois jours à être un orateur et jurisconsulte égal à Cicéron].


  1. 1592-1651, v. note [2], lettre 734.

  2. Nuremberg, 1662, v.  note [1], lettre latine 237.

  3. Passage mentionné dans la lettre latine 259 (v. sa note [3]).

  4. En ces matières, on aurait plutôt attendu les xvexvie s. que le xviie, mais c’est bien xviie s. qui est imprimé dans le livre.

  5. Dans sa même lettre latine 259 (v. sa note [5]), Guy Patin a demandé à Johann Georg Volckamer de remplacer ici Jean par Pierre Valens (professeur de grec au Collège royal de 1619 à sa mort en 1641).

    V. note [24], lettre 106, pour le Collège de Boncourt à Paris.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 9 manuscrit, note 2.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8210&cln=2

(Consulté le 19/04/2024)

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