À André Falconet, le 5 novembre 1649, note 20.
Note [20]

Cour des monnaies (Furetière) :

« Cour souveraine qui juge souverainement du fait des monnaies. Les juges royaux et prévôts connaissent du crime de fausse monnaie, qui est royal et prévôtal. Il y a un prévôt particulier des monnaies. Autrefois, il n’y avait que trois généraux maîtres des monnaies établis sur le modèle des triumvirs monétaires de Rome ; et ils étaient officiers commensaux du roi parce que la monnaie se fabriquait dans son palais. En 1339, ces trois généraux furent unis et incorporés avec trois maîtres des comptes et trois trésoriers généraux, et furent établis au Palais dans le Bureau de la Chambre des comptes ; et en 1358 et 1359, ils en furent démembrés et furent érigés en Chambre souveraine avec cinq nouveaux généraux qu’on créa alors ; et François ier, en 1522, augmenta leur nombre jusques à onze, et il y en a maintenant trente-six conseillers et neuf présidents ; et en 1551, elle fut mise au rang des autres cours souveraines, et on lui donna son rang immédiatement après la Cour des aides. Cette Cour a juridiction non seulement sur les officiers et ouvriers des monnaies, mais encore sur les changeurs, affineurs, départeurs, batteurs d’or et d’argent, mineurs, cueilleurs d’or, de pailloles, {a} orfèvres, joailliers, lapidaires, graveurs, fondeurs et mouleurs en sable, balanciers, distillateurs, chimistes, horlogers, marchands vendant or et argent, et artisans travaillant en monnaie et métaux. »


  1. Paillettes.

Dans le domaine médical, il fallait une autorisation des Monnaies pour posséder un fourneau permettant de préparer les remèdes chimiques comme l’antimoine. Cela explique pourquoi Guy Patin accusait les chimistes d’être faux monnayeurs, ou pourquoi Théophraste Renaudot (v. note [6], lettre 57) avait acheté une charge de conseiller aux Monnaies, légitimant ainsi aisément la fabrication, au sein même de son Bureau d’adresse, de remèdes que les dogmatiques de la Faculté tenaient pour des poisons prohibés.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 5 novembre 1649, note 20.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0206&cln=20

(Consulté le 29/03/2024)

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