À Charles Spon, le 29 juillet 1653, note 20.
Note [20]

L’Encyclopédie :

« L’usage de la rate a été bien contesté de tout temps, soit à cause que la dissection n’en fait point apercevoir l’usage immédiat, soit parce qu’on trouve que tous les animaux à qui on la coupe ne laissent pas de vivre sans rate. Tout ce qui arrive, par exemple, aux chiens à qui on l’a coupée, c’est qu’ils sont plus alertes qu’à l’ordinaire, qu’ils urinent plus souvent, qu’ils sont plus affamés qu’auparavant et que pendant les premiers jours, ils sentent des nausées et qu’ils vomissent ; on ajoute que pour faire un bon coureur il faut lui ôter la rate. C’est pourquoi quelques-uns ont imaginé que la rate ne servait que d’un poids pour entretenir l’équilibre du corps ; d’autres qu’elle ne servait qu’à faire la symétrie ; d’autres croient que c’est un poids inutile et une des superfluités de la nature ; d’autres que c’est une fosse commune dans laquelle le sang dépose ses parties grossières ; d’autres enfin que c’est un feu dont la chaleur anime l’action de l’estomac. »

La rate sert à l’épuration du sang et à la protection contre certaines infections bactériennes ; mais contrairement au foie, elle n’est pas indispensable à la vie. Guy Patin allait dire dans une lettre suivante à Charles Spon (26 août 1653) qu’Érasistrate était l’Ancien dont il parlait à propos de l’inutilité de la rate (v. sa note [23]).

V. note [1], lettre 553, pour le rôle qu’on conférait à la rate (et au foie) dans la fabrication du sang (sanguification ou hématopoïèse).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 29 juillet 1653, note 20.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0322&cln=20

(Consulté le 28/03/2024)

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