À Charles Spon, le 12 décembre 1642, note 21.
Note [21]

Le Mysterium politicum de Pierre Labbé, texte latin de trois pages, en prose, commence par ces mots :

Hoc tu ipse mysterium es (cardinalis Eminentissime). Aspicit te Anglia, nec agnoscit ; legit te Germania, nec intelligit ; studet tibi Italia, nec te capit ; evoluit Hispania, nec detegit ; admiratur Europa te, et te nescit, Mysterium es. Pates omnibus et lates ; sentiris, et nesciris ; occultus et publicus ; negotiosus, et vacuus ; absens et præsens ; otiari videris ubi es, negotiaris ubi non es ; moves Europam, et quiescis ; exerces omnia ingenia, et ludis, Mysterium es […].

[C’est que vous êtes vous-même, Éminentissime cardinal, un mystère. L’Angleterre vous regarde, mais ne vous connaît pas ; l’Allemagne vous lit, mais ne vous comprend pas ; l’Italie vous recherche, mais ne vous attrape pas ; l’Espagne vous scrute, mais ne vous dévoile pas ; vous émerveillez l’Europe, mais elle vous ignore. Vous êtes un mystère. Vous êtes ouvert à tous, mais vous en cachez ; on vous perçoit, mais on ne vous connaît pas ; dissimulé et public ; occupé et oisif ; absent et présent ; on vous voit vous reposer là où vous êtes, négocier là où vous n’êtes pas ; vous remuez l’Europe, mais vous vous reposez ; vous pratiquez toutes les activités de l’esprit, mais vous jouez. Vous êtes un mystère (…)].

Suivent quatre autres déclamations fournissant des motifs pour considérer que le cardinal est un mystère politique, tant il est habile avec les ennemis de la France.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 12 décembre 1642, note 21.

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(Consulté le 29/03/2024)

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