Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑1 (1701), note 21.
Note [21]

V. note [13], lettre 467, pour Fra Paolo Sarpi. Cet article du Patiniana figure dans le manuscrit de Vienne (page 10).

Le deuxième des Quatre dialogues (Francfort, 1604 [sic pour 1630], v. note [46] du Naudæana 2) d’Orasius Tubero (pseudonyme de François i de La Mothe Le Vayer), {a} est intitulé Le Banquet sceptique, entre Marcellus et Orasius, Diodotus, Divitiacus, Xenomanes, et Eraste, {b} avec cette citation de Cicéron (Tusculanes, livre v, chapitre xi, § 33) :

Nos in diem vivimus, quodcumque nostros animos probabilitate percussit, id (αδοξαστως) dicimus ; itaque soli sumus liberi.

[Nous, nous vivons au jour le jour. Nous professons (sans opinion préconçue) {c} tout ce dont la probabilité nous frappe l’esprit ; c’est pourquoi nous sommes les seuls êtres libres].


  1. « Le Vayer combine le latin et le grec pour trouver un équivalent antique des noms modernes. Selon ce système, Le Vayer ou “ le voyeur ”, “ celui qui voit ”, devient Orasius (οραν [oran]) ; Mothe n’est pas bien éloigné de “ motte ”, qui signifie “ bosse ” ou “ excroissance ”, en latin tuber, d’où Tubero » (Pintard a, pages 19‑20).

  2. René Pintard (ibid. pages 20‑24) a tenté d’identifier ces autres « libertins érudits ».

    • Marcellus était sans doute Guillaume Colletet (v. note [5], lettre latine 12) ; et Diodotus, Élie Diodati (v. note [1], lettre 72).

    • Divitiacus serait François Luillier, conseiller au parlement de Metz et maître des comptes à Paris (mort en 1652), père du poète Chapelle (v. note [8], lettre 715).

    • Xenomanes est un nom symbolique utilisé par Rabelais (Tiers Livre, chapitre xlix), pour désigner « le grand voyageur et traverseur de voies périlleuses ». « Il désigne, écrit Pintard, un voyageur tout récemment revenu à Paris et qui, par une journée de printemps, se rencontre avec ses doctes amis. […] Tant de souvenirs et de connaissances nous inciteraient à retrouver en lui un explorateur de marque, par exemple, le fameux Jean-Baptiste Tavernier » (Paris 1605-Moscou 1689, mentionné dans la note [14] de l’Observation vii de Guy Patin et Charles Guillemeau).

    • Après s’être demandé si Eraste ne désignait pas Jean-Jacques Bouchard (v. note [12], lettre 432), Pintard convient que cet « homme si fertile “ en propos de gaieté et de plaisir ”, […] garde son mystère ».

  3. La parenthèse grecque est une addition au texte de Cicéron.

La référence du Patiniana porte sur ce propos d’Eraste, au sujet des créatures fabuleuses (pages 129‑130) :

« Sur quoi, je ne puis me retenir de vous exposer ici la pensée d’un des plus sublimes et métaphysiques esprits de ce temps, {a} qui s’était persuadé que le genre humain était originaire de quelques tritons et femmes marines : {b} soit qu’il eût égard à l’opinion de Thalès, {c} qui tenait l’eau pour le seul élément de toutes choses,

ωκεανον τε θεων γενεσιν, και μητερα τηθυν ;
Oceanum divum genesim Tethymque parentem ; {d}

soit qu’il regardât les cataclysmes et déluges universels, après lesquels ne restant plus que les animaux aquatiques, il crut que, par succession de temps, ils se faisaient amphibies, et puis après, terrestres tout à fait. » {e}


  1. P. Paolo, note marginale indiquant qu’il s’agit de Paolo Sarpi.

  2. V. note [5], lettre 672, pour l’opinion d’Aristophane sur ces créatures dans Le Banquet de Platon.

  3. V. note [26], lettre latine 4.

  4. Homerus, note marginale indiquant l’auteur de la citation (Homère, L’Iliade, chant xiv, vers 201) : « l’Océan, origine des dieux, et leur mère Thétis ».

  5. Tout cela était loin d’être absurde, selon les conceptions modernes sur les origines de la vie animale terrestre.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑1 (1701), note 21.

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(Consulté le 20/04/2024)

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