À Charles Spon, le 17 septembre 1649, note 22.
Note [22]

« qui ait fait mention des Chinois ».

Histoire de Quinte-Curce, livre ix, chapitre iv, sur le siège d’une ville située au nord-ouest de l’Inde :

Arx erat oppidi intacta, in qua præsidium dereliquit. Ipse navigiis circumvectus arcem ; quippe iii flumina tota India præter Gangen maxima munimento arcis adplicant undas : a septentrione Indus adluit ; a meridie Acesines Hydaspi confunditur. Ceterum amnium cœtus maritimis similes fluctus movet ; multoque ac turbido limo, quod aquarum concursu subinde turbatur, iter, qua meatur navigiis, in tenuem alveum cogitur.

[La citadelle de cette ville était intacte, le roi y laissa une garnison. Il en fit lui-même le tour par eau, car trois fleuves, les plus grands de l’Inde après le Gange, baignent les murs de cette forteresse. Du côté du septentrion, elle est entourée par les eaux de l’Indus, {a} et du côté du midi, par celles de l’Acésinès et de l’Hydaspe. {b} Ces fleuves, en se réunissant, forment des vagues semblables à celles de la mer ; et quelquefois le choc de leurs eaux soulève des masses d’un épais limon, qui réduisent à un étroit canal le passage navigable pour les navires].


  1. Le Gange, à l’est, et l’Indus, à l’ouest, sont les deux plus grands fleuves du nord de l’Inde. Sans chercher hors les frontières de notre édition, un siècle avant le géographe Ptolémée, Juvénal chantait le Gange « où naît l’aurore » : v. notule {a}, note [5], lettre 206.

  2. L’Acésinès, aujourd’hui nommé Chenab, est un affluent de l’Indus, et l’Hydaspe, aujourd’hui Jhelum, un affluent du Chenab. Je n’ai identifié aucune ville du Pakistan qui soit entourée par ces trois fleuves.

Nul ne peut aujourd’hui contredire Guy Patin quand il trouve étrange que « nul ancien n’avait cité Quinte-Curce » ; mais je trouve tout aussi étrange qu’il ne se soit pas posé la même question pour Galien (v. note [6], lettre 6), auteur dont l’antiquité est aussi fantomatique que celle de Quinte-Curce. Il est vrai que Patin n’avait pas l’esprit à commettre le sacrilège, surtout quand il s’agissait d’une idole aussi éminente que le médecin de Pergame.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 17 septembre 1649, note 22.

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(Consulté le 25/04/2024)

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