À Charles Spon, le 10 mai 1652, note 24.
Note [24]

« qui l’a trompé trois fois ».

Albert de Gondi (Florence 1522-Paris 1622) avait acquis le duché et pays de Retz (Loire-Atlantique) en 1581. Par la grâce de la cour, son petit-fils, le coadjuteur de Paris, Jean-François-Paul de Gondi, avait été nommé cardinal de Retz à Rome dans le consistoire du 19 février 1652 ; la nouvelle en était parvenue à Paris le 1er mars (Journal de la Fronde, volume ii, fo 36 vo). Les vicissitudes de son existence ultérieure ne lui permirent de recevoir le chapeau, à Rome, que le 14 mai 1655 ; ibid. (fo 72 ro) :

« De Paris, le 3 mai 1652. Le bruit a fort couru toute cette semaine que M. le Prince se fût accommodé sous main {a} avec cardinal Mazarin sur ce qu’on lui avait représenté qu’en chassant celui-ci, l’on mettrait le cardinal de Retz dans sa place et qu’ainsi M. le Prince aurait un ennemi plus puissant à combattre ; mais ce bruit est faux, étant certain que M. le Prince n’a point voulu se désunir d’avec S.A.R. {b} comme il aurait fait par ce moyen. » {c}


  1. En secret.

  2. Son Altesse Royale, Gaston d’Orléans.

  3. V. note [43] du Naudæana 4 pour les Mémoires de Retz sur sa nomination au cardinalat.

La Rochefoucauld a consacré un long passage de ses Mémoires (pages 367‑372) à détailler les tractations secrètes pour un accommodement entre Condé et la cour. On y lit un projet de traité en 21 articles qui prévoyait la paix avec l’Espagne au prix d’un exil temporaire de Mazarin à Bouillon, avec de nombreux avantages accordés aux condéens :

« Moyennant tout ce que dessus, on promet de poser les armes et consentir de bonne foi à tous les avantages de M. le cardinal Mazarin, à tout ce qu’il pourra faire pour sa justification et à son retour même dans trois mois ou dans le temps que M. le Prince, après avoir ajusté les points de la paix générale avec les Espagnols, sera arrivé au lieu de la conférence avec les ministres d’Espagne et qu’il aura mandé que la paix sera près d’être signée ; laquelle néanmoins, il ne signera qu’après le retour de M. le cardinal Mazarin ; cependant, que l’argent mentionné par le traité sera donné avant son retour. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 10 mai 1652, note 24.

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(Consulté le 18/04/2024)

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