À Johann Daniel Horst, le 25 août 1657, note 25.
Note [25]

Pages 212‑213 (Ulm, 1660) :

Astrorum enim influxum attulimus supra pag. 129. Quoad curationem vero in casu necessitatis (de qua sermonem trahere videtur Vir allegatus Doctissimus) nec plenilunium expectari, nec novilunium formidari, nec alia nos à scopo seducere debent, ut merito ridendos se dederint circa nuperum Anni 1654. Solis deliquium vicini quidam Medici, qui t. t. se intimis ædium recessibus abscondentes, ægros tota die prognostico quasi reliquerunt. Legantur de hac Eclipsi elegantissimi discursus Doctissimorum, Dn Le Petit Parisiensis, et Dn. M. Bachmeieri Ulmensis, olim in Mathematicis Doctoris mei charissimi, quorum ille Gallice contra Argolum, hic Germanice scripsit. Sed hic in hoc non arridet, quod Eclipseos statuere videatur signa appropriata Divinæ iræ, et appropinquantis ultimi judicii. Id enim non ita esse fusius probat Illustr. Princeps Uranophilus Cyriander in accuratissima Meteorologia part. 3. p. 70. Parisiensi Petit adde discursum Domini de Beaulieu, et meditationes Gassendi longe doctissimas, aliasque Monachi cujusdam Lugdun. contra inanes Astrol. minas.

[Nous avons en effet parlé de l’influence des astres plus haut, page 129 ; mais pour la guérison, en cas de nécessité (sur laquelle un homme réputé très savant semble en train de rassembler un discours), on ne doit pas attendre la pleine lune, ni redouter la nouvelle lune, et d’autres événements ne doivent pas nous écarter du but. Ainsi, lors de la récente éclipse solaire de l’an 1654, certains médecins du voisinage ont bien mérité qu’on rie d’eux : se cachant dans les recoins les plus reculés des maisons, ils ont pour ainsi dire abandonné pendant toute la journée les malades à leur sort. On lira sur cette éclipse les discours fort châtiés des très savants MM. Le Petit de Paris et Bachmeyer d’Ulm, qui fut jadis mon très cher maître en mathématiques ; le premier a écrit en français contre Argolus, {a} et le second en allemand ; {b} mais ce dernier ne plaisante pas quand on le voit déclarer que les éclipses sont des signes qui témoignent la colère divine et annoncent jugement dernier. Dans sa très soigneuse Meteorologia, 3e partie, page 70, l’illustrissime prince Uranophilus Cyriander {c} prouve très abondamment que tel n’est pas le cas. Ajoutez à Petit de Paris le discours du sieur de Beaulieu, et les méditations de loin les plus savantes de Gassendi et les autres d’un certain moine de Lyon contre les vaines menaces des astrologues]. {d}


  1. V. notes [22], lettre 525, pour Andrea Argoli, et [36], lettre 469, pour l’Observatio de Pierre Petit sur l’éclipse solaire de 1652.

  2. Wolfgang Bachmeyer (Ulm 1597-ibid. 1685), géographe, mathématicien astronome et théologien, a principalement publié en allemand.

  3. Historia meteorologica… [Histoire météorologique…] (Cassel, Salomon Schadewitz, 1651 [1551 par coquille d’imprimerie], in‑4o, entièrement écrite en allemand).

    Uranophilus Cyriander, son auteur, est le pseudonyme du landgrave Hermann iv de Hesse-Rotenbourg (1607-1658), prince amateur d’astronomie.

  4. Addition prenant en compte la remarque de Guy Patin (sans le nommer) : v. notes [3], lettre 363, pour les observations de Gassendi ; le minime lyonnais dont parlait Patin, repris par Horst, était le R.P. Gilbert Verdier, auteur d’une Réfutation des erreurs et pronostics observés sur l’éclipse… (Lyon, 1654, 4e référence citée dans la note [10], lettre 365).

    Dans la note [69], lettre 332, je me suis interrogé sur l’identité du sieur de Beaulieu (Bellilocus) en commentant un épisode de l’âpre querelle philosophique et astronomique qui a opposé Gassendi à Jean-Baptiste Morin.


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Daniel Horst, le 25 août 1657, note 25.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1120&cln=25

(Consulté le 20/04/2024)

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