Autres écrits : Commentaires de la Faculté rédigés par le doyen Guy Patin (1650-1652) : 2B. Novembre 1651-novembre 1652, Décrets et assemblées de la Faculté de médecine, note 25.
Note [25]

Ces cinq premiers candidats au baccalauréat de 1652 ont suivi des cursus médicaux divers :

  • Claude de Frades, natif de Paris, fils de Lancelot, docteur régent de la Faculté de médecine de Paris (admis en 1632, v. note [3], lettre 569), fut nommé bachelier le 23 mars 1652 et reçut le bonnet en juin 1657 ;

  • Abraham Thévart, natif de Paris, fils de Jacques, docteur régent de la Faculté de médecine de Paris (en 1627, v. note [23], lettre 46), fut refusé au baccalauréat de 1652 ; admis à l’examen de 1654, il reçut le bonnet en avril 1657 ;

  • Romain Parigaut, natif de Meaux, fut reçu bachelier le 23 mars 1652, mais ne poursuivit pas ses études médicales à Paris (v. infra pour la surprenante dispense du baccalauréat qu’il avait demandée à la Faculté en août 1632, sauf à croire qu’il s’agissait de son fils ou d’un homonyme) ;

  • Alain Lamy (ou Lami), natif de Bayeux, fut reçu au baccalauréat le 5 octobre 1652 (v. infra note [57]), puis docteur régent de la Faculté de médecine de Paris en janvier 1655 ;

  • Michel de Hennot, natif de Normandie, fut reçu bachelier le 23 mars 1652, mais ne poursuivit pas ses études médicales à Paris.

Ce palmarès n’annonçait que deux bacheliers pouvant ou voulant se présenter à la licence de 1654 ; soit un bien maigre total de quatre thèses quodlibétaires et deux cardinales à disputer dans l’intervalle. Comme on verra plus loin (v. infra note [48]), la Faculté prit des mesures pour augmenter leur nombre.

Les Comment. F.M.P. (tome xii, fo 306 ro‑vo, seconde année du décanat de René Moreau) ont transcrit cette requête d’un dénommé Romain Parigaut :

Die Sabbathi 7a Augusti an. 1632. […] lecto libello supplice Mag. Romani Parigault Medicinæ Candidati Facultas censuit eum ad examen esse admitendum proxime Iubilæo quod celebrari debet anno 1634o. Sequitur libellus ille supplex. {a}

« À Messieurs les doyen et docteurs de la Faculté de médecine de cette ville de Paris.

Supplie humblement Romain Parigaut, {b} disant qu’il vous a ci-devant présenté requête par laquelle il vous a très humblement suppliés de le recevoir et l’admettre à l’examen, {c} laquelle requête il présenta à Monsieur le doyen à ce qu’il lui plaise vous en communiquer à la présente assemblée. Ce que n’ayant été fait au moyen de ce que vous n’avez eu sujet de vous assembler, de vérité, ledit suppliant a présenté sa requête au Parlement, non point à dessein d’intenter ni poursuivre aucun procès, ayant toujours eu plus d’espérance en vos grâces qu’en un procès extraordinaire. Mais ce qu’il en a fait a été seulement afin de vous donner occasion de vous présenter au parquet de Messieurs les gens du roi, où il espérait que vous lui feriez le bien de lui accorder les fins de sa requête ; mais du depuis, ledit suppliant ayant appris que vous vous deviez assembler, il a en même temps quitté cette voie et pris résolution de s’adresser derechef directement à vous pour vous supplier très humblement, comme il fait par la présente requête, qu’il vous plaise de le recevoir audit examen pour entrer en la licence de la présente année, {d} ce qu’il espère et attend de votre courtoisie et bonté, protestant que, quelque mauvaise impression qu’on vous ait voulu donner de lui, il n’a jamais eu intention d’offenser en façon quelconque aucun de la Compagnie. Ce considéré, mesdits sieurs, il vous plaise ainsi recevoir ledit suppliant et il vous en aura une perpétuelle obligation.

Signé Parigaut. »


  1. « Le samedi 7 août 1632 (…), après avoir lu la requête de Maître Romain Parigaut, candidat de médecine, la Faculté a décidé qu’il serait admis à se présenter au prochain baccalauréat qui doit avoir lieu l’an 1634. Suit cette requête. »

  2. Parigaut s’exprime tout du long à la troisième personne du singulier.

  3. Le baccalauréat.

  4. Parigaut ne figurait pas dans la liste des six candidats refusés au baccalauréat de mars 1632 (fo 302 vo). Il était vraisemblablement déjà bachelier d’une autre Faculté (peut-être Reims, car il était apparemment natif de Meaux) et demandait, dans un consternant jargon, avec une déconcertante naïveté et une insigne maladresse (en ayant eu l’outrecuidance de requérir devant le Parlement), à être dispensé de repasser son examen à Paris et, qui plus est, si on le prend au pied de la lettre, à être rétrospectivement admis à la licence de 1632 (qui avait eu lieu au mois de juin). Probablement s’exprimait-il mal, demandant seulement à entamer les deux années d’études qui préparaient les bacheliers à la licence (lesquelles incluaient la dispute de deux thèses quodlibétaires et d’une cardinale, v. note [1], lettre 1).

La Faculté rejeta donc la demande de Parigaut en le tenant pour un simple candidat (étudiant préparant le baccalauréat) à qui elle était disposée à ne faire aucune grâce. Il ne figure pas dans la liste des cinq admis au baccalauréat d’avril 1634 (fo 366 vo) ; il est impossible de savoir s’il s’y était seulement présenté car la liste des postulants ne figure pas dans les Commentaires de François i Boujonnier. En devenant bachelier en 1652, puis en abandonnant aussitôt ses études parisiennes, Parigaut (s’il s’agissait bien du même) pouvait avoir fait un joli pied de nez à la très salubre Faculté, en souvenir de sa mésaventure de 1632.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Commentaires de la Faculté rédigés par le doyen Guy Patin (1650-1652) : 2B. Novembre 1651-novembre 1652, Décrets et assemblées de la Faculté de médecine, note 25.

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(Consulté le 28/03/2024)

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