Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 7 manuscrit, note 25.
Note [25]

« “ C’est superstition d’espérer que Dieu est plus favorable en Espagne qu’en France, à Rome qu’à Paris ; ou de demander la rémission des péchés depuis de lointaines contrées ; ou d’attacher le secours de Dieu à quelque lieu ; ou de voyager sur l’opinion soit d’une récompense, soit d’une absolution pour une faute. Un pèlerinage est plus une question de foi que de géographie. Le véritable objet des pèlerinages est de ramasser l’agent du peuple : c’est le vil commerce {a} de la religion. Enfin, c’est tyrannie et marché corrompu qu’imposer un pèlerinage à un pécheur, ou qu’épargner la peine d’en faire un à celui qui s’y est astreint par un vœu, en remplaçant les souffrances du corps par une forte somme d’argent. ” Voyez la Lettre de Grégoire de Nysse sur ceux qui vont à Jérusalem, traduite par Pierre Du Moulin, page 25. » {b}


  1. Cauponatio est un néologisme latin (qu’on lit sous d’autres plumes), dérivé du verbe cauponari, « traiter une affaire au cabaret, maquignonner » (Gaffiot).

  2. Cette référence, ajoutée dans la marge du manuscrit, renvoie à la :

    γρηγοριου επισκοπου νυσσης περι των απιοντω νεις Ιεροσολυμα. Gregorii Episcopi Nissæ de euntibus Ierosolyma, Epistola. Latine versa, et notis illustrata a Petro Molineo, cum ejusdem tractatu de Peregrinationibus et altero de Altaribus et Sacrificiis Christianorum. Accedunt Indices locupletes.

    [Lettre de Grégoire, évêque de Nysse, {i} sur ceux qui vont à Jérusalem. Traduite en latin par Petrus Molineus {ii} et éclairée de ses notes. Avec son traité des Pèlerinages, et un autre sur les Autels et les Sacrifices des chrétiens. De riches index y ont été ajoutés]. {iii}

    1. Grégoire de Nysse, contrée du Pont-Euxin (identifiée à Niskar en Turquie) dont il fut évêque au ive s., tenu pour le Père grec des théologiens, est saint et Père de l’Église (toutes confessions chrétiennes comprises).

    2. Le pasteur calviniste Pierre i Du Moulin, v. note [9], lettre 29.

    3. Hanau, Claudius Marnius et héritiers de Joan. Aubrius, 1607, in‑8o de 103 pages ; ouvrage dédié au Nobilissimo et amplissimo viro Josepho Scaligero Julii Cæsaris F. [Très noble et très grand M. Joseph Scaliger, fils de Jules-César]. Du Moulin a échangé des lettres avec Scaliger, mais sa Correspondance n’a parlé que de l’édition de Grégoire donnée par Isaac Casaubon (Paris, 1606, v. note [19] du Naudæana 1).

    Le Borboniana a tiré mot pour mot sa citation du traité de Du Moulin, dont le titre complet est De Perigrinationibus Tractatus. Status controversiæ ponitur. Pontificorum pro peregrinationibus ex sacra Scriptura argumenta diluuntur [Traité des Pèlerinages, où est présenté l’état de la controverse, et sont éludés à partir de la Sainte Écriture les arguments des pontifes en faveur de tels voyages] : début du chapitre i, pages 33‑34, de l’édition susdite.


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 7 manuscrit, note 25.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8208&cln=25

(Consulté le 25/04/2024)

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