À Charles Spon, le 24 décembre 1658, note 26.
Note [26]

Jean-Baptiste Colbert (Reims 1619-Paris 1683), ministre de Louis xiv en 1661, était alors en pleine ascension.

Fils aîné vivant et deuxième des 18 enfants de Marie Pussort et de Nicolas Colbert de Vandières, bourgeois aisé établi dans le commerce des draps, Jean-Baptiste s’était initié aux affaires en travaillant chez des banquiers et notaires rémois.

En 1640, appuyé par son cousin Jean-Baptiste Colbert de Saint-Pouange (v. note [16], lettre 748), le jeune Colbert était entré au service de l’État, qu’il ne quitta plus, en obtenant une charge de commissaire des guerres. En 1645, il était devenu commis de Michel Le Tellier, secrétaire d’État à la Guerre ; les affaires militaires des méandres de la Fronde lui avaient donné l’occasion unique, qu’il n’avait pas manquée, de servir avec zèle le plus haut niveau de l’État menacé ; il s’y fit très favorablement remarquer par la régente, Anne d’Autriche, et plus encore par son principal ministre, Mazarin.

Exilé en février 1651, le cardinal avait confié la surveillance de ses immenses biens à Colbert, devenu son intendant, c’est-à-dire son homme de confiance et son principal agent de renseignements au travers d’une correspondance soutenue au jour le jour. Ayant donné toute satisfaction dans ces circonstances ardues, Colbert fut confirmé dans sa fonction au retour de Mazarin aux affaires (janvier 1652) et demeura aux côtés du ministre jusqu’à sa mort (9 mars 1661).

Héritier spirituel du cardinal, Colbert fut alors aussitôt nommé intendant des finances. Ayant obstinément œuvré à la chute de son seul rival, le surintendant Nicolas Fouquet (arrêté le 5 septembre 1661), Colbert se mit alors à cumuler les charges ministérielles pour gouverner la France aux côtés du roi, mais sans possibilité d’accéder au rang de principal ministre que Richelieu puis Mazarin avaient occupé avant lui, car Louis xiv demeura bien résolu à garder en mains les rênes du pouvoir.

Guy Patin a amplement évoqué tout cela dans la suite de sa correspondance. Les malheureux brigands dont il parlait ici ne s’étaient probablement pas imaginé qu’ils attaquaient l’un des personnages les plus puissants de l’État.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 24 décembre 1658, note 26.

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(Consulté le 19/04/2024)

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