Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 26.
Note [26]

« Je ne suis pas parti, Bossulus, parce que ton enseignement est savant,
mais je suis parti, Bossulus, parce que tu me soûles de mots. »

« Je reconnais vous avoir soûlés de mots, et toi, tu nous as tourné le dos ; mais soit, à chacun son métier : le tien, de me tourner le dos, le mien, de te soûler de mots. »

Seul un sous-entendu sodomite permet de trouver du sel à cet échange : Bossulus était réputé « de méchante vie », selon Brantôme (v. note [3], lettre 820), cité par Bayle (note B).

L’Histoire généalogique de la Maison des Chasteigner, seigneurs de La Chasteigneraie, de La Roche-Pozay, de Saint-Georges de Rexe, de Lyndoys, de la Rochefaton, et autres lieux. Justifiée par chartes de diverses églises, arrêts de la Cour de Parlement, titres domestiques, et autres preuves. Par André du Chesne, géographe du roi {a} fournit cette identification de l’insolent écolier de Bossulus (livre iii, page 212) :

« Jean de la Forest, baron de Grisse, chevalier de l’Ordre du roi, fut conjoint avec Françoise Coëffier de la Maison d’Effiat, dont il procréa un fils et cinq filles. Le fils, appelé Louis de la Forest, baron de Grisse, {b} fut tué aux guerres de la Ligue {c} en un combat où il prit prisonnier Monsieur d’Andelot. » {d}


  1. Paris, Sébastien Cramoisy, 1634, in‑4o.

  2. J’ai corrigé la faute (Grice pour Grisse) qui est imprimée dans le Patiniana. La baronie de Grisse était située dans les alentours de Poitiers.

  3. Huitième et dernière période (1585-1598) des guerres de Religion, la guerre de la Ligue a opposé les Guise à la Couronne ; le roi Henri iii fut chassé de Paris en 1588, un an avant son assassinat (le 2 août 1589, tandis qu’il assiégeait la capitale, v. note [2], lettre 48).

  4. Gentilhomme protestant, Charles de Coligny, marquis d’Andelot (1564-1632), était le fils cadet de l’amiral de Coligny (Gaspard ii de Châtillon, premier mort du massacre de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572, v. note [156], lettre 166), et le frère puîné de François de Châtillon (1557-1591). Charles fut fait prisonnier en juillet 1590 par les ligueurs de Paris, qu’assiégeait Henri iv, ainsi que l’a relaté Jacques-Auguste i de Thou (Histoire universelle, livre xcix, année 1590, Thou fr, volume 11, page 167) :

    « Au mois de juillet suivant, les assiégés firent une sortie où fut pris Charles de Coligny d’Andelot, frère de Châtillon. On ne peut exprimer avec quelle joie il fut reçu des Parisiens, qui mirent tout en œuvre pour le gagner par leurs caresses. Châtillon, qui était alors dans l’armée du roi fit à son frère les reproches les plus amers de ce qu’il abandonnait la défense de son prince pour embrasser le parti des ennemis mortels de leur Maison, et de ces Parisiens qu’on avait vus traîner ignominieusement par les rues le corps de leur père, après avoir souffert qu’on l’assassinât par la plus insigne de toutes les trahisons. Les reproches furent inutiles : d’Andelot se laissa aveugler par l’espérance des honneurs qu’il crut trouver parmi les factieux ; il signa l’Union et se mit au service du duc de Nemours. »

    Ces faits rangent le baron de Grisse aux côtés de la Ligue antiprotestante et non du roi, comme laisse entendre la suite du Patiniana.


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 26.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8197&cln=26

(Consulté le 19/04/2024)

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