À Johann Daniel Horst, le 8 mars 1658, note 27.
Note [27]

« Quand, après mille artifices, elle se croit bien protégée, quand elle a tout épuisé, Thaïs sent toujours Thaïs » ; deux derniers vers de l’épigramme citée, dont les dix premiers expliquent la fin :

Tam male Thais olet quam non fullonis avari
testa vetus, media sed modo fracta via,
non ab amore recens hircus, non ora leonis,
non detracta cani Transtiberina cutis,
pullus abortivo nec cum putrescit in ovo,
amphora corrupto nec viviata garo.
Virus ut hoc alio fallax permutet odore,
deposita quotiens balnea veste petit,
psilothro viret aut acida latet oblita creta
aut tegitur pingui terque quaterque faba
.

[Thaïs sent plus mauvais que le vieux pot d’un foulon avare qu’on a brisé dans la rue ; qu’un bouc après les amoureux ébats ; que la gueule du lion ; qu’une peau de chien écorché au delà du Tibre ; qu’un poulet qui pourrit dans un œuf avorté ; qu’une amphore de saumure corrompue. Afin de déguiser cette puanteur sous une odeur tout autre, chaque fois que, pour prendre un bain, Thaïs se déshabille, elle s’enduit la peau de psilothrum {a} verdâtre, ou se cache sous un liniment de craie dissoute dans un acide, ou se fait donner trois ou quatre couches de pommade de fèves grasses].


  1. « Dépilatoire, ou qui est propre à faire tomber le poil, comme sont la lessive forte, la chaux vive, les œufs de fourmi, la sandaraque, l’arsenic, l’orpiment » (Trévoux).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Daniel Horst, le 8 mars 1658, note 27.

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(Consulté le 19/04/2024)

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