Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Grotiana 2, note 27.
Note [27]

« est un genre de poisson de mer. » Ânon est le premier sens latin d’asellus (v. infra notule {b}).

Morue (Furetière) :

« poisson de mer qu’on pêche en abondance vers le Canada, et qui fait la plus grande partie de ce qu’on appelle saline. {a} La morue fraîche est un manger délicieux. On fait un prodigieux trafic de morue salée. De la morue sèche, on fait la merluche. {b} Les morues mâles valent bien mieux que les femelles. Elles se vendent en détail et à la pièce, au lieu que les autres se vendent au cent. La morue a ses dents au fond du gosier.

La meilleure morue est la morue nouvelle de Terre-Neuve, qui vient d’un grand banc vers Canada, qui a cent lieues de long, qu’on appelle le grand banc des morues. On tient que ce sont les Basques qui, en poursuivant les baleines, ont découvert le grand et le petit banc des morues cent ans avant la navigation de Christophe Colomb, aussi bien que le Canada et la Terre-Neuve de Baccalaos, qui signifie morue, parce que ces terres abondent aussi en baleines, dont ils sont fort friands ; et que ce fut un Basque terre-neuvier qui en porta la première nouvelle à Christophe Colomb, comme témoignent plusieurs cosmographes […]. {c} La morue se divise en queue, flanchet, entre-deux et crêtes de morue. En latin : morbua ou molua, ichthyocolla. » {d}


  1. Toute espèce de poisson salé pour la conservation.

  2. « Poisson de mer que les Latins appellent asellus, âne marin, qu’on nomme aussi brochet de mer [maris lucius]. […] Les Hollandais l’appellent stockvisch [ou stockfisch], c’est-à-dire poisson de bâton, parce qu’outre qu’on le fait sécher, on le frappe encore avec un bâton quand on le prépare pour le manger. C’est en effet de la morue sèche » (ibid.).

    V. note [61] de la thèse sur la Sobriété (1647) pour d’autres explications sur l’âne marin.

  3. Selon les historiens modernes, les Vikings furent les premiers colonisateurs de Terre-Neuve vers l’an 1000. Au milieu du xve s. les Bretons de Paimpol venaient pêcher dans les parages. Au début des années 1470, une expédition organisée par les rois de Danemark et de Portugal, et dirigée par deux capitaines açoriens, a établi la Terra de Bacalhao (Terre de la Morue, Codland en anglais). Colomb a mis le pied sur Saint-Domingue, dans les Caraïbes, en 1492. Certains récits donnent aussi crédit à la participation des Basques dans la découverte des Grands Bancs de Terre-Neuve avant les Bretons.

    V. note [41] de Guy Patin éditeur des Opera omnia d’André Du Laurens en 1628 pour les deux premiers voyages de Christophe Colomb (1492-1496).

  4. En grec et en latin classiques, ichthyocolla désignait la colle tirée du poisson, sans lien avec la morue, selon Pline l’Ancien (livre xxxii, chap. xxiv, § 4, Lit Pli, volume 2, page 382) :

    Ichthyocolla appellatur piscis, cui glutinosum est corium ; idemque nomen glutino eius. Hoc epinyctidas tollit. Quidam e ventre, non e corio, fieri dicunt ichthyocollam, ut glutinum taurinum. Laudatur Pontica candida, et carens venis squamisque et quæ celerrime liquescit. Madescere autem debet concisa in aqua, aut aceto nocte ac die : mox tundi marini lapidibus, ut facilius liquescat. Utilem eam in capitis doloribus adfirmant, et tetanis.

    [On donne le nom d’ichtyocolle à un poisson dont la peau est gluante ; la colle qu’on en tire porte le même nom ; cette colle enlève les épinyctides. {i} Quelques-uns prétendent que l’ichtyocolle se fait avec le ventre du poisson, et non, comme la colle du taureau, avec la peau. On estime l’ichtyocolle du Pont. {ii} Elle est blanche, sans veines, sans écailles, et se fond très rapidement. Pour l’employer il faut la couper en petits morceaux, la faire tremper dans de l’eau ou du vinaigre pendant un jour et une nuit, puis la piler avec des cailloux de mer pour qu’elle se fonde plus facilement. On assure qu’elle est bonne dans les douleurs de tête, et pour effacer les rides de la peau].

    1. Éruption cutanée inflammatoire de nature aujourd’hui inconnue.

    2. La mer Noire.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Grotiana 2, note 27.

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(Consulté le 29/03/2024)

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