À Charles Spon, le 7 mars 1653, note 28.
Note [28]

Alexandre de Rhodes (Avignon 1591-Ispahan 1660), frère ou cousin de Henri (v. note [13], lettre 203), était entré dans la Compagnie de Jésus en 1612. En 1619, Alexandre était parti pour les Indes, avait séjourné à Goa, à Macao, était passé dans le Tonkin en 1627, et y avait gagné la confiance du roi et de plusieurs personnages considérables. Forcé de quitter le pays après la publication d’un édit contre les chrétiens, le P. de Rhodes était retourné à Macao où il avait résidé 10 ans. En 1640, il s’était de nouveau rendu en Cochinchine. On l’y avait arrêté et condamné à mort, mais sa peine avait été commuée en un bannissement perpétuel (1646). En revenant en Europe, il avait visité Java, Bantam, Surate, l’Anatolie, l’Arménie et Smyrne. Après un séjour de trois années à Rome, il vint à Paris puis partit pour la Perse où il mourut. Guy Patin citait ici son :

Histoire du royaume de Tunquin, {a} et des grands progrès que la prédication de l’Évangile y a faits en la conversion des Infidèles. Depuis l’année 1627. jusques à l’année 1646. Composée en latin par le R.P. Alexandre de Rhodes, de la Compagnie de Jésus, et traduite en français par le R.P. Henry Albi, de la même Compagnie. {b}


  1. Tunquin, Tunking, Tonkin, Tonquin (Dictionnaire [jésuite] de Trévoux) :

    « noms propres d’un des États de l’Inde delà le Gange. Tunchinum Regnum. {i} Il est borné au levant et au nord par la Chine, au couchant, par des montagnes qui le séparent du Royaume de Brama, {ii} et au midi par le golfe de la Cochinchine et le royaume de ce nom, qui en dépendait autrefois. On assure que ce Royaume a autant d’étendue que la France et qu’il est fort bien peuplé. On dit aussi que l’air y est assez tempéré, quoiqu’il soit tout entier dans la zone torride […]. Il n’y croît ni blé ni vin, mais quantité de riz qui sert de pain, dont on fait du breuvage, et même de l’eau-de-vie. Il y a aussi une grande quantité d’autres fruits et de bestiaux. Xécio ou Chéquio {iii} en est la ville capitale. Le Roi de Tunquin payait autrefois un tribut de trois statues d’or et de trois d’argent à l’empereur de la Chine de six ans en six ans ; mais depuis l’an 1667, cela a été réduit à un hommage qui se fait par une ambassade solennelle. Le royaume de Tunquin est héréditaire, mais le roi peut choisir pour successeur celui de ses enfans qu’il lui plaît. Les rois de Tunquin ne se font voir au peuple que les jours de cérémonie, et ils ont un lieutenant général qui administre le royaume en leur nom, comme autrefois les maires du Palais en France. »

    1. Nord de l’actuel Viêt-Nam. « Quelquefois on ne distingue point la Cochinchine et le Tunquin, dont en effet elle dépendait autrefois » (ibid.).

    2. Ou Pégu, v. notule {a}, note [32] du Faux Patiniana II‑6.

    3. Aujourd’hui Hanoï.
  2. Lyon, Jean-Baptiste Devenet, 1651, in‑4o de 326 pages ; première édition en latin, Rome, 1650.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 7 mars 1653, note 28.

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(Consulté le 29/03/2024)

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