À Charles Spon, le 11 mai 1655, note 28.
Note [28]

« à cause de la rareté des éléphantiasiques ».

Les éléphantiasiques sont aujourd’hui les malades atteints d’éléphantiasis : gonflement très important d’une partie du corps (membre, visage) avec épaississement de la peau qui lui donne l’aspect rugueux et profondément ridé d’une peau d’éléphant. Au temps de Guy Patin, ce terme servait à désigner deux maladies tout à fait distinctes.

  • L’éléphantiasis des Grecs était une forme de lèpre lépromateuse (v. note [19], lettre 79) : « Les Grecs ont appelé cette maladie [la ladrerie ou lèpre] éléphantiasis à cause que les ladres ne sentent rien et ressemblent à l’éléphant qui est presque insensible à cause de la dureté de sa peau » (Furetière) ; insensibilité caractéristique de l’atteinte nerveuse périphérique de la lèpre.

  • L’éléphantiasis des Arabes était considéré comme cancéreux, mais on le rattache à présent à une parasitose lymphatique, la filariose de Bancroft, qui sévit encore durement le long de la ceinture tropicale ; l’anomalie est liée à une rétention de lymphe dans le membre atteint qui prend vraiment l’aspect d’une patte d’éléphant. Il s’agit de ce que la médecine moderne appelle un éléphantiasis. Des anomalies congénitales et des cancers envahissant les voies lymphatiques sont une autre cause possible d’éléphantiasis, mais de volume souvent bien moins impressionnant (lymphœdème).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 11 mai 1655, note 28.

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(Consulté le 29/03/2024)

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