À Charles Spon, le 17 octobre 1656, note 29.
Note [29]

Remontrance du Clergé de France faite au roi, la reine sa mère présente, par Monseigneur l’illustrissime et révérendissime Louis-Henri de Gondrin, {a} archevêque de Sens, assisté de Monseigneur le cardinal Mazarin et de tous Messeigneurs les archevêques, évêques et députés de l’Assemblée générale. {b}


  1. V. note [9], lettre 229.

  2. Paris, Antoine Vitré, 1656, in‑4o de 32 pages, datée du 2 avril 1656.

La France Protestante… (Paris, 1859, tome ix, au mot Truc, pages 430‑431) qualifie ce texte anticalviniste de « tissu d’impostures et de calomnies », en citant cet extrait (pages 25‑26) :

« Il n’y a, Sire, que peu de mois que le juge de Florensac, {a} qu’on appelle vulgairement le viguier, et qui en son nom s’appelle Truc, conçut le dessein nouveau et abominable de se jouer des cérémonies de l’Église catholique par une imitation toute sacrilège et toute profane. Il assembla la nuit, au clair de la Lune, plusieurs huguenots qui allèrent par les rues, déguisés en prêtres, chantant à plusieurs reprises les paroles latines de l’Écriture que les prêtres répètent souvent dans la célébration du divin office, lorsqu’ils souhaitent que le Seigneur soit avec ceux qui y assistent. En suite de cette procession scandaleuse, ils s’assemblèrent sous une halle, ils contrefirent toutes les cérémonies que l’Église catholique pratique dans le saint sacrifice de la messe ; ils levèrent du pain et du vin, et pour ne rien oublier de tout ce qui pouvait rendre parfaite et accomplie cette illusion diabolique, ils donnèrent encore la communion aux assistants qui étaient complices de leur fiction impie, sans redouter les yeux de plusieurs autres personnes qui en furent les témoins.

Le bruit d’une action si honteuse et si insolente étant venu à Toulouse, votre parlement, dont le zèle pour la religion catholique est égal à sa fidélité pour votre service, étant ému d’une juste indignation, fit informer de ce fait et prendre prisonnier ce juge qui avait dit cette messe feinte et était le premier auteur visible d’une si insigne profanation, dont le démon chef de tous les hérétiques était l’auteur invisible. Ces mots d’information et d’emprisonnement du criminel ont déjà sans doute fait juger à V.M. {b} que cette Cour a fait le procès à cet insolent et expié par son supplice un sacrilège si exécrable. Cependant, Sire, cette action si noire, ce crime si punissable dans un royaume catholique comme est le vôtre, cet attentat qui crie vengeance au ciel et à la terre est demeuré jusques à présent sans être vengé. »


  1. En Languedoc (Hérault).

  2. Votre Majesté.

Après bien des chicaneries, l’affaire s’acheva apparemment sur un non-lieu. La réponse d’un ministre protestant que mentionnait Guy Patin était probablement le libelle anonyme de Charles i Drelincourt, {a} intitulé :

Lettre d’un habitant de Paris, à un de ses amis de la campagne, sur la remontrance du Clergé de France faite au roi par l’archevêque de Sens. {b}


  1. V. note [8], lettre 513.

  2. Sans lieu ni nom, 1656 , in‑fo de 82 pages, signée Philalèthe (celui qui aime la vérité).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 17 octobre 1656, note 29.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0446&cln=29

(Consulté le 29/03/2024)

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