Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑1 (1701), note 29.
Note [29]

V. note [19], lettre 229, pour Alciat (Andrea Alciato) et ses célèbres Emblemata [Emblèmes] (Augsbourg, 1531, pour la première de très nombreuses éditions et traductions), plusieurs fois cité dans les lettres de Guy Patin. Cet article du Patiniana figure dans le manuscrit de Vienne (page 23).

Le jurisconsulte Claudius Minos (Claude Mignault ou Missos, 1536-1606), natif de Dijon, a édité les Omnia Andreæ Alciati V.C. Emblemata, cum commentariis, quibus Emblematum aperta origine mens auctoris explicatur, et obscura omnia dubiaque illustrantur [Tous les Emblèmes du très célèbre M. André Alciat, avec des commentaires expliquant la pensée de l’auteur en mettant au jour l’origine des ses emblèmes, et expliquant toutes les obscurités et incertitudes qu’ils contiennent]. {a}

Au début du livre, la V.C. Andreæ Alciati I.C. Mediolanansis Vita, per Claudium Minoem iurisc. conscripta [Vie du très célèbre André Alciat, jurisconsulte natif du Milanais, écrite par Claudius Minos, jurisconsulte] ne précise pas sa date de naissance, mais parle ainsi de sa mort :

Is quanquam sano, vividoque habitu corporis a natura conformatus, quo tempore de minuendis laboribus, quos multos gravesque pertulerat, ob ætatem ingravescentem cogitaret neque dum excederet annum ætatis octavum et quinquagesimum dolore pedum primum leviter correptus, deinde paulo gravius et crebrius adeo ut continuæ febris symptoma illi morbo adiungeretur, paulatim confectus intra decem et quatuor dies, integris sensibus, animam Deo reddidit, ineunte anno Christiano, ad Romæ curiæ calculum, 1559. Ticini sepultus honorifice in basilica urbis, vir cui (ausim dicere) plus sua patria, quam ipse patriæ debeat.

[Sentant s’alourdir le poids des ans, bien que la nature l’eût doté d’une solide et saine conformation corporelle, il songea à réduire la cadence des nombreux et lourds travaux qu’il poursuivait alors. Ayant dépassé la cinquante-huitième année de son âge, il souffrit d’une douleur aux pieds, d’abord légère, puis de plus en plus forte et cruelle, jusqu’à ce qu’une fièvre continue vînt accroître les symptômes de cette maladie. Il s’affaiblit peu à peu et rendit son âme à Dieu au quatorzième jour, en ayant gardé la plénitude de ses sens, {b} au début de l’an 1559e de la chrétienté, suivant le calendrier de l’Église romaine. {c} On l’enterra en grande pompe à Pavie, dans la basilique de la ville, qu’il considérait comme sa patrie, plus (oserai-je dire) que ne l’était son pays natal].


  1. Paris, Jean Richer, 1589, in‑8o de 818 pages ; v. notule {g}, note [28] des Triades du Borboniana manuscrit pour une édition plus riche parue à Lyon en 1614.

  2. Brève description pouvant évoquer une occlusion aortique abdominale (de cause impossible à déterminer) avec ischémie (v. note [17], lettre 41) des deux membres inférieurs, suivie de gangrène, de surinfection et de mort.

  3. Manière de s’exprimer laissant penser que Minos était protestant et se référait avec réticence au calendrier grégorien (romain, nouveau style, v. note [12], lettre 440), et qu’Alciat mourut dans les tout premiers jours du mois de janvier 1559. Ce millésime surprend car toutes les biographies modernes la datent de 1550, pour une naissance en 1492. Le plus raisonnable me semble de conclure à une erreur d’imprimerie dans Minos : Alciat mourut au début de janvier 1550, dans sa 59e année d’âge ; ce qui mène à une naissance vers 1490 (mais le 8 mai 1492 pour les biographes modernes).

    Dans ma transcription du Patiniana, j’ai remplacé « Il est mort à Pavie l’an 1559, âgé de trente-huit ans » par : « Il est mort à Pavie l’an 1550, âgé de cinquante-neuf ans ».


Francesco Alciati ou Alciato (Milan 1522-Rome 1580) avait enseigné le droit à Pavie, où Charles Borromée (v. note [20], lettre 183) avait été l’un de ses élèves. Reçu cardinal en 1565, Alciati assista Borromée dans ses œuvres pieuses, notamment en étant le premier à diriger l’Oblat de saint Ambroise, congrégation de prêtres séculiers milanais devenue Oblat des saints Ambroise et Charles après la mort de Borromée en 1584.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑1 (1701), note 29.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8196&cln=29

(Consulté le 26/04/2024)

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