À Claude II Belin, le 7 décembre 1632, note 3.
Note [3]

André i Du Laurens ou Dulaurens (Laurentius, Tarascon 1558-Montpellier 1609) étudia la médecine à Montpellier, selon Astruc, et quoi qu’en ait prétendu Guy Patin, v. notes [5], lettre 196, [18], lettre 368, et [51] de L’ultime procès de Théophraste Renaudot contre la Faculté de médecine de Paris. En 1586, il y obtint la chaire que la mort de Laurent Joubert (v. note [8], lettre 137) laissait vacante. En 1598, Du Laurens fut nommé médecin ordinaire du roi Henri iv. En 1601, à la mort de Jean Martin (v. note [3], lettre 31), il devint premier médecin de la reine, Marie de Médicis, et fut nommé chancelier de l’Université de Montpellier en 1603. Henri iv fit de lui son premier médecin en 1606. Guy Patin a contesté cette biographie dont Astruc a affirmé la véracité (v. note [5], lettre 196). Du Laurens profita de la haute faveur dont il jouissait à la cour pour accumuler les honneurs et les richesses dans sa famille : deux de ses frères furent archevêques, un troisième, général des capucins, et le quatrième, Richard, avocat au Conseil (J. in Panckoucke et G.D.U. xixe s.). L’ouvrage qui a fondé sa réputation d’anatomiste dogmatique est intitulé :

Andreæ Laurentii, Doctoris Medici, et in celeberrima Monspeliensi Academia Regii Professoris Opera anatomica in quinque libros divisa : in quibus Historia singularum partium, primum accurate describitur, mox quæ in ea occurrunt controversa enodantur, Hippocratis libri Anatomici illustrantur, et a recentiorum pene innumeris calumnis Galenus vindicatur. Cum triplice Indice, capitum quidem, et controversiarum totius operis fronti præfixus est, ad calcem autem rerum et verborum copiosissimus reiectus.

[Œuvres anatomiques d’André Du Laurens, docteur et professeur royal de médecine en la très célèbre Université de Montpellier, divisées en cinq livres : d’abord est présentée la description de chacune des parties ; ensuite les controverses qui s’y rencontrent sont dénouées, les livres anatomiques d’Hippocrate sont éclairés, et Galien est lavé des calomnies presque infinies des auteurs récents. Avec un triple index : celui des chapitres et des controverses est inséré au début de l’ouvrage ; et celui, très riche, des matières et des mots, à la fin]. {a}


  1. Lyon, Ioannes-Baptista Buysson, 1593, in‑8o de 840 pages, non illustré ; préface au lecteur curieusement écrite par le médecin Richard Du Laurens (1564-1629), frère puîné de l’auteur qui l’a probablement aidé à mettre son travail en beau latin (voire plus).

    Cet ouvrage didactique a connu un grand succès. Parmi ses nombreuses rééditions, celle de Paris, Marc Orry, 1600, in‑4o de 602 pages, contient 12 livres, et brille par la qualité de son impression et par ses planches anatomiques, principalement empruntées à la Fabrica d’André Vésale (v. note [18], lettre 153).


Une annexe entière de notre édition analyse les Opera omnia [Œuvres complètes] de Du Laurens publiées par Guy Patin en 1628.

V. notes [1], lettre latine 341, pour l’édition en français de Toutes les Œuvres de Du Laurens par Théophile Gelée (Paris et Rouen, 1613), et [4] du Borboniana 10 manuscrit, pour les faveurs dont aurait joui Du Laurens auprès de l’influente Claude-Catherine de Clermont-Tonnerre, duchesse de Retz et de Gondi.

Patin a souvent évoqué la branche parisienne et parlementaire de la famille Du Laurens, dont il était le médecin. Le « conseiller à la Cour et neveu de l’anatomiste » était Antoine Du Laurens, fils aîné d’Antoine-Richard et d’Anne Robert. Reçu conseiller clerc au Parlement de Paris le 11 mars 1632, en la deuxième Chambre des enquêtes, il mourut le 11 mai 1640 (Popoff, no 1544).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 7 décembre 1632, note 3.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0013&cln=3

(Consulté le 29/03/2024)

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