À Claude II Belin, le 18 janvier 1637, note 3.
Note [3]

La Grève, ancien nom de la place de l’Hôtel de Ville de Paris, du fait de sa situation sur la berge de la Seine, était exposée à des inondations fréquentes. Afin d’empêcher l’éboulement des terres que minait l’effort des grandes eaux, le Corps de la ville avait fait depuis longtemps établir des palissades en bois, liées par des attaches en fer, qui furent plus tard remplacées par un mur divisant la place en deux : sur le bord de l’eau, la Grève proprement dite où accostaient les navires, et se tenait le marché aux vins et au charbon ; sur le même plan que l’Hôtel de Ville (qui était moins large, mais se tenait au même endroit que l’actuel édifice), se trouvait la petite place aux Canons, ainsi nommée parce qu’on y mettait l’artillerie de la ville lors des cérémonies et des fêtes publiques. Depuis le Moyen Âge se dressait sur la Grève un gibet, qui restait du temps de Guy Patin un des lieux les plus courants pour les exécutions capitales. Avant la construction du Pont-Neuf, la Grève était le rendez-vous des oisifs, des étrangers, des gens du peuple, des ouvriers (de là l’expression se mettre en grève). La Grève était le théâtre le plus ordinaire des fêtes populaires ; tous les ans, la veille de la Saint-Jean, on y allumait un grand feu de joie (G.D.U. xixe s.).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 18 janvier 1637, note 3.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0033&cln=3

(Consulté le 24/04/2024)

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