À Claude II Belin, le 27 novembre 1638, note 3.
Note [3]

« excellent opuscule et tout à fait digne d’être lu. »

Érasme (Desiderus Erasmus Roterdamus ou Roterodamus, Rotterdam 1466 ou 1467-Bâle 1536) reste le plus célèbre humaniste du xvie s. Fils bâtard d’un dénommé Gérard Praët, natif de Gouda, Érasme s’inventa lui-même ses deux noms, Desiderius Erasmus, qui sont les traductions latine (desideratus) et grecque (erasmios) du mot désiré, ou charmant. Après une enfance chaotique, il prit à 17 ans l’habit de chanoine régulier au monastère de Stein, mais le cloître ne convenait guère à son caractère indépendant. L’évêque d’Utrecht parla d’Érasme à celui de Cambrai, Henri de Bergues, qui manifesta l’intention de se l’attacher et l’envoya étudier au Collège de Montaigne, à Paris. Son existence, dès lors ne fut plus qu’une longue errance dans toutes les cours d’Europe, où il put briller de tous les feux de son génie éclairé, largement en avance sur son temps, si fécond en querelles philosophiques et religieuses.

Parmi ses très nombreux ouvrages, tous écrits en latin, {a} Guy Patin mentionnait ici le :

Bellum per Des. Eras. Roterodamum.

[La Guerre par Dés. Éras. de Rotterdam]. {b}


  1. Une infime partie d’entre eux a été traduite en français : pour l’essentiel le merveilleux corpus érasmien reste aujourd’hui réservé aux latinistes.

  2. Bâle, Io. Frobenius, 1517, in‑4o de 39 pages, pour la première édition, dont le texte et le sous-titre, Dulce bellum inexpertis [La guerre est douce à ceux qui ne la connaissent pas], ont été intégralement repris dans les Adages (v. note [5], lettre d’Adolf Vorst, datée du 4 novembre 1661).

Notre édition fournit de nombreux échantillons du latin d’Érasme, qui est un pur enchantement, en parfaite harmonie avec son puissant génie, aussi inventif que distrayant. Il était l’un des maîtres à penser de Guy Patin, qui lui a souvent emprunté, sans toujours le citer, mais principalement à ses chefs-d’œuvre profanes :

  • Adages (v. notule {b}, note [13], lettre 6) ;

  • L’Éloge de la Folie (v. note [33], lettre 396) ;

  • Colloques familiers (v. note [8], lettre 73) ;

  • Épîtres (v. note [14], lettre 71).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 27 novembre 1638, note 3.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0044&cln=3

(Consulté le 20/04/2024)

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