À Charles Spon, le 2 août 1652, note 3.
Note [3]

« ce premier jour de nos malheurs » ; Virgile (Énéide, chant iv, vers 169-170) :

Ille dies primus leti primusque malorum
Causa fuit
.

[Ce jour-là fut le premier qui causa sa mort et ses malheurs].

V. note [7], lettre 160, pour les barricades de Paris, le 27 août 1648.

Au cours de l’émeute de l’Hôtel de Ville (Journal de la Fronde, volume ii, fos 108 ro, 5 juillet 1652) :

« le maréchal de L’Hospital {a} et le prévôt des marchands s’étaient enfermés, chacun dans une chambre, pour s’y défendre. Mademoiselle ayant demandé à leur parler, ce maréchal le refusa, ne pouvant plus se fier à personne. Le prévôt des marchands lui dit qu’il voyait bien qu’il n’y avait plus de sûreté pour lui, qu’elle était venue là pour tâcher de lui sauver la vie, mais qu’il ne pouvait pas espérer ni de pouvoir faire davantage la fonction de sa charge, ni même paraître dans Paris, et qu’il fallait qu’il se retirât ; à quoi il ajouta qu’il était bien obligé à la bonté de Son A. {b} Sur cela, elle le fit sortir par une porte de derrière et est sorti ce matin de Paris après avoir envoyé à S.A.R. {c} la démission de sa charge de prévôt des marchands. Elle promit au peuple de lui faire donner un gouverneur et un prévôt des marchands qui ne lui seraient pas suspects ; et parce qu’on lui demandait M. de Beaufort pour gouverneur et M. de Broussel pour prévôt des marchands, elle fut obligée de les leur promettre aussi ; en suite de quoi, s’en étant allé, le maréchal de L’Hospital est sorti de cet hôtel, déguisé, vers les quatre heures du matin par la même porte de derrière, et puis de la ville, étant allé droit à Saint-Denis. {d} »


  1. Gouverneur de Paris.

  2. Son Altesse, le prince de Condé.

  3. Son Altesse Royale, Gaston d’Orléans, agissant alors comme s’il était lieutenant général du royaume (v. note [33], lettre 292).

  4. V. note [27], lettre 166.

Dubuisson-Aubenay (Journal des guerres civiles, tome ii, page 251, 6 juillet) :

« Ce jour dès le matin, tous les échevins, conseillers, quarteniers, dizainiers et cinquanteniers de la Ville étant assemblés en l’Hôtel de ladite Ville, le vieux conseiller Broussel y a été élu prévôt des marchands, avec la démission du sieur Le Fèvre qui s’est retiré près du roi avec son fils, et le duc de Beaufort s’est chargé du gouvernement de la ville ; le prince de Condé présent. Puis ils ont mené ledit Broussel au palais d’Orléans prêter le serment entre les mains de Son Altesse Royale, et delà {a} ramené à l’Hôtel susdit y prendre possession de sa place, sur les sept heures du soir.

L’élection du prévôt des marchands et des échevins ne se fait à Paris que le 16 août et avec participation, ordre et lettre du cachet du roi. » {b}


  1. Ensuite.

  2. Il fallut deux arrêts royaux, rendus le 8 juillet (v. note [40], lettre 292) puis le 19 août suivants, pour casser cette élection.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 2 août 1652, note 3.

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(Consulté le 25/04/2024)

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