À Claude II Belin, le 14 mars 1657, note 3.
Note [3]

« de l’or potable émétique, qui était de l’antimoine frelaté. “ Clodius accuse les adultères, ou Catilina, Cethegus ” » ; Juvénal, Satire ii, vers 25‑27 :

Quis cælum terris non misceat et mare cælo,
si […]
Clodius accuset mœchos, Catilina Cethegum ?

[Qui ne mêlerait ciel et terre, et mer et ciel, si […] Clodius accusait les adultères, ou Catilina, Cethegus ?]

Le poète évoquait en peu de mots l’un des plus rudes orages qui marquèrent la fin de la république romaine au ier s. av. J.‑C. (G.D.U. xixe s.).

  • Caius Cornelius, de la famille patricienne des Cethegus, fut l’un des principaux complices de Catilina qui, en quittant Rome, lui donna, avec Lentulus, la mission de tuer les principaux sénateurs. Il fut étranglé avec les autres conjurés.

  • Lucius Cergius Catilina, immortalisé par les Catilinaires de Cicéron, était un noble corrompu et débauché du ier s. av. J.‑C. qui fomenta une conjuration contre le Sénat romain, et fut condamné à mort et exécuté. Les ennemis de Jules César lui ont reproché d’avoir été l’allié de Catilina.

  • Publius Appius Clodius, démagogue romain appartenait à l’antique famille patricienne des Claudius. Il servit en Asie sous son beau-frère Lucullus (v. note [48] du Borboniana 6 manuscrit) qui le chassa parce qu’il avait tenté de soulever les légions. À Rome, il devint bientôt célèbre par le scandale de sa vie. Amant de Pompeia, femme de César, il osa s’introduire chez elle, la nuit, sous des habits de femme pendant qu’on y célébrait les mystères de la déesse Bonne (dont le culte était strictement réservé aux femmes). Il se fit absoudre de ce sacrilège en achetant tous ses juges et ne songea plus dès lors qu’à se venger de ses ennemis, et particulièrement de Cicéron qui avait eu l’imprudence de déposer contre lui. Soutenu par Crassus, par Pompée (v. note [1], lettre 101) et par César lui-même, il passa par adoption dans une famille plébéienne, se fit nommer tribun du peuple, s’attacha d’abord à gagner la multitude par des lois populaires, puis les consuls en leur faisant donner de riches gouvernements, et proposa enfin une loi d’exil contre ceux qui auraient fait périr un citoyen sans jugement du peuple.

  • C’était frapper Cicéron qui avait fait exécuter les complices de Catilina. Le grand orateur sortit de Rome pendant que son implacable ennemi faisait piller ses propriétés, raser ses maisons et confisquer ses biens. Maître de la cité, entouré de gladiateurs et de satellites, Clodius ne mit plus de bornes à ses violences et commença même à attaquer Pompée, qui se rejeta alors du côté du Sénat et contribua bientôt au rappel de Cicéron. On opposa aussi au redoutable tribun un autre tribun non moins violent, Milon, qui lui disputa le Forum et l’influence à main armée. Des combats continuels ensanglantaient la cité et Clodius périt enfin dans une de ces rencontres, sur la voie Appienne, tué par les esclaves de son rival (52 av. J.‑C.).

Je n’ai pas trouvé le libelle latin contre Antoine Vallot dont parlait ensuite Guy Patin.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 14 mars 1657, note 3.

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(Consulté le 18/04/2024)

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