À Charles Spon, le 11 octobre 1658, note 3.
Note [3]

De quatre en 1643, le nombre des intendants des finances était monté à huit en 1649, puis à douze en 1654. Les quatre nommés lors de cette dernière promotion (contre l’apport individuel de 200 000 livres) avaient été Guillaume de Brisacier, Jacques Paget, Claude de Boislève (v. note [22], lettre 430) et Claude Housset. La déclaration du 5 octobre ne conserva finalement que quatre intendants, à charge pour les maintenus d’avancer les sommes destinées au remboursement des huit congédiés. Un arrêt du 12 octobre 1660 allait réduire à deux le nombre des intendants.

  • V. note [29], lettre 224, pour Jacques Le Tillier, qui avait été nommé intendant en 1649 et très brièvement contrôleur général en 1657 (v. note [17], lettre 500).

  • Guillaume de Brisacier avait été premier commis du comte de Brienne de 1644 à 1652 puis premier commis des Affaires étrangères, avant de devenir intendant des finances puis secrétaire des commandements de la reine.

  • Claude Housset avait d’abord trésorier des parties casuelles. Tallemant des Réaux parle de lui dans son historiette consacrée à Marion Delorme (tome ii, pages 34‑36) et dans celle qui s’intitule Naïvetés, bons mots, reparties, contes divers (tome ii, page 865) : « Housset, intendant, une nuit, fit semblant d’avoir la colique ; sa femme le suit. Au lieu d’aller au privé, il alla coucher avec la suivante ; elle les surprit. Depuis, on appela cela la colique-Housset. » Le Catalogue des partisans (page 17) a désigné Housset à la vindicte populaire : « Housset, trésorier des parties casuelles, a été de toutes les affaires, tant en qualité de commis de Sabathus, dans la déroute duquel il a établi sa fortune, que depuis qu’il a exercé sa charge ».

  • Bernard de Fieubet, sieur de Caumont, secrétaire des commandements de la reine puis intendant des finances, était l’un des deux fils de Guillaume de Fieubet, haut magistrat toulousain qui était devenu premier président du parlement de Provence en 1635 (Biographie toulousaine…, tome i, Paris, L.G. Michaud, 1823).

  • Jacques Paget, seigneur de Villecomble, était maître des requêtes, mais très mêlé aussi au monde des gens d’affaires. Le Portrait des maîtres des requêtes dit de lui : « protecteur des partisans, et qui de peu a fait beaucoup par toutes sortes de voies. » Dans l’État de la France en 1658, il apparaît comme intendant de Toulouse et de Montpellier. Il eut la ferme des entrées de Paris, de l’artillerie et du pain de munition. En même temps, il se mêlait à la société galante. Bussy-Rabutin parle de lui dans l’Histoire amoureuse des Gaules (v. note [9], lettre 822) : « Homme assez âgé, de basse naissance, mais fort riche », il le montre qui achète les faveurs de Mme d’Olonne. En 1662, il fut remboursé par l’État, à 200 000 livres seulement, ce qui représentait une ruine complète (Adam).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 11 octobre 1658, note 3.

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(Consulté le 28/03/2024)

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