À André Falconet, le 9 septembre 1666, note 3.
Note [3]

Charles Girard, seigneur du Tillay, fils aîné de Henri et frère de Louis (v. note [10], lettre 846), avait été reçu conseiller au Parlement de Paris (deuxième des Enquêtes, 1643) puis président en la Chambre des comptes (1650). Il avait épousé en 1643 Élisabeth de Bailleul, fille aînée de Nicolas ii, surintendant des finances, et sœur du président à mortier, Louis (Popoff, nos 56 et 1307). Tallemant des Réaux a raconté (Historiettes, tome ii, pages 397‑399) le penchant certain de la présidente du Tillay pour les galanteries, en donnant les raisons pour lesquelles le président la renvoya chez son père. Devenue veuve, elle se remaria à Pierre Hennequin, marquis de Fresne ; elle a laissé des mémoires (1701).

Note d’Adam sur Tallemant des Réaux :

« En 1666, la présidente du Tillay avait été mêlée à un gros scandale. Le prince de Condé écrivait sur ce sujet à la reine Marie de Pologne, parlant des jésuites : “ Un de leurs pères, nommé le P. Le Clerc, étant leur procureur, a emprunté plus de 400 000 livres en leur nom, leur faisant accroire, à ce qu’ils disent, qu’il en acquittait les rentes qu’il devait ; cependant, il n’y en a pas une acquittée et le bon père a fait banqueroute. Les pères l’ont fait arrêter. On dit qu’il en a donné une bonne partie à une femme qui s’appelle Mme Dampas, qui le nie. {a} Enfin les créanciers et les bons pères sont fort embarrassés. Ils firent hier arrêter un autre de leurs pères qui s’appelle le P. Faverolle {b} qui s’était retiré, sans leur congé, depuis quelque temps de chez eux. On l’a trouvé chez une femme en cette ville, qui s’appelle Mme du Tillay. On prétend que l’exempt qui l’a arrêté l’a trouvé chez elle. ” » {c}


  1. Scandale que Guy Patin évoqué au début de sa lettre à André Falconet, datée du 22 décembre 1665 (v. sa note [1]).

  2. Sans surprise, ce jésuite dénommé Faverolle (prénom inconnu) n’a pas laissé de trace dans les annales de la Compagnie.

  3. Le Grand Condé et le duc d’Enghien. Lettres inédites à Marie-Louise de Gonzague, reine de Pologne, sur la cour de Louis xiv, éditées par Émile Magne (Paris, 1920, pages 251‑252).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 9 septembre 1666, note 3.

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(Consulté le 23/04/2024)

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