À André Falconet, le 14 janvier 1671, note 3.
Note [3]

Hardouin de Beaumont de Péréfixe (v. note [38], lettre 106), archevêque de Paris, était mort le 1er janvier, Eusèbe Renaudot avait été son médecin (Journal, pages 262‑263) :

« Au commencement de cette année 1670, Mgr l’archevêque de Paris a envoyé à ma femme une bourse de cent demi-louis d’or {a} pour ses livrées, {b} car n’ayant jamais pris argent de lui et ne m’en ayant point fait donner, ce présent ne me regardait point. J’ai été cinq mois sans avoir l’honneur de le voir, au bout du quel temps, vers le commencement de juin, m’ayant renvoyé quérir, j’ai recommencé à le voir à mon ordinaire. Le temps nous déclarera si ce sera avec le même désintéressement que j’ai fait depuis près de 30 ans que je le traite.

[…] Mgr l’archevêque de Paris, Hardouin de Péréfixe, est mort à trois heures du matin du 1er jour de cette année, {c} au commencement du huitième jour de sa maladie, accompagnée entre autres accidents, d’une toux sèche, de mouvements convulsifs {d} dans le pouls, assoupissement, renvois, hémorragie par le nez à laquelle il était sujet, et d’inquiétude extraordinaire. Il reçut avec beaucoup d’édification d’un chacun tous ses sacrements. Le dernier lui fut donné par M. Duhamel, chanoine de Notre-Dame, qui lui fit de fortes et pressantes remontrances à l’agonie. Il m’a laissé, dit-on par son testament, une croix de diamants et une bague, estimées 2 000 livres. Mgr l’archevêque de Rouen, Champvallon, {e} est entré dans son nid, le palais archiépiscopal, 15 jours après. Dans l’ouverture que je fis faire de son corps, {f} l’on trouva son foie extraordinairement sec et sanieux {g} presque dans toute sa substance, tous les intestins, le péritoine et l’épiploon grêles et tachetés de bile, la rate pourrie en sa substance, les deux poumons abcédés au-dedans et adhérents à la plèvre, avec une sécheresse de poitrine inexplicable. » {h}


  1. 550 livres tournois.

  2. Besoins ménagers.

  3. 1671.

  4. Irréguliers, probable arythmie cardiaque.

  5. V. infra note [4].

  6. Le corps du défunt Péréfixe.

  7. Purulent (v. note [11], lettre de François Rassyne, datée du 27 décembre 1656).

  8. Faute d’éléments caractéristiques de quelque maladie que ce soit, je ne hasarde aucun diagnostic moderne.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 14 janvier 1671, note 3.

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(Consulté le 20/04/2024)

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