Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-4, note 3.
Note [3]

Il faut comprendre « ceux que nous appelons » comme voulant dire « ceux [les médecins] dont nous disons que » :

« de nombreux [malades] lui font confiance car il en guérit beaucoup ».

Scipione Mercurius a attribué cet adage à Galien dans ses De gli Errori popolari d’Italia, libri sette [Sept livres sur les Erreurs populaires d’Italie], {a} en déplorant qu’il fût écrit en italien. La citation figure en haut de la page 108 du 2e livre : {b}

Ille Medicus plures sanat, cui plurimi confidunt. E pero Galeno nel predetto luogo dice.

[Le médecin qui guérit le plus grand nombre de malades est celui en qui le plus grand nombre a confiance, dit Galien sur le passage susdit]. {d}


  1. Venise, 1603, pour la première de plusieurs éditions : ouvrage et auteur dont Guy Patin a parlé dans sa lettre à Charles Spon du 24 mai 1658 (v. sa note [17]).

  2. Chapitre iii, Dell’habito del Medico [L’habitude du médecin] : comme la référence à Galien n’a été ajoutée que dans les éditions plus tardives, j’ai recouru à la première partie (sept premiers livres) de celle de Vérone, Francesco Bolzetta, 1645, in‑8o de 592 pages.

  3. Il s’agit du commentaire ii de Galien, portant sur le chapitre i (2e phrase) du Pronostic d’Hippocrate (Littré Hip, volume 2, page 111) :

    « [Le médecin me paraît être celui qui sait connaître d’avance.] Pénétrant et exposant, au préalable, près des malades, le présent, le passé et l’avenir de leurs maladies, expliquant ce qu’ils omettent, il gagnera leur confiance ; et convaincus de la supériorité de ses lumières, ils n’hésiteront pas à se remettre à ses soins. »

    Dans son commentaire, Galien énonce ce précepte (Kühn, volume 18B, page 3) :

    Ο τους καμνοντας ευπειθεστερους εχων μαλλον ιαται τας νοσους

    [Les malades se confient le plus à celui qui guérit le plus aisément les maladies].

    Mes recherches sur cette citation m’ont ramené aux procédures engagées entre Théophraste Renaudot et la Faculté de médecine de Paris en 1643-1644. {i} Un factum non daté de Renaudot Contre les doyen et docteurs de l’École de médecine de Paris… {ii} contient ce passage (page 5) :

    « Mais si cette persécution faite aux docteurs en médecine de Montpellier en la personne du demandeur {ii} paraît bien injuste et désavantageuse au public et à tous les particuliers, auxquels on ôte par ce moyen leur ancienne liberté de commettre le soin de leur santé à ceux auxquels ils se confient avec d’autant plus de succès que plures ille sanat cui plures confidunt, cette vexation se trouvera encore bien plus étrange quand on considérera qu’elle n’est faite sinon en haine de la charité que ledit demandeur exerce chez lui. » {iv}

    1. V. notes [52] et [56], lettre 101.

    2. Sans lieu ni nom ni date in‑fo de 7 pages, signé Bataille, avocat de Renaudot (v. note [65], de la lettre susdite).

    3. Renaudot, contre qui la Faculté avait obtenu le 9 décembre un arrêt du Parlement lui interdisant d’exercer la médecine à Paris.

    4. Les consultations charitables de Renaudot.

Étant donné le début de cet article (v. supra note [2]), j’hésite à tenir son commentaire hippocrato-galénique (dont les rédacteurs de L’Esprit de Guy Patin taisaient ou plus probablement ignoraient la source) pour une pure émanation des conversations de Patin. Dans la dernière phrase, « prévenant » est à prendre dans le sens de « devançant ».

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-4, note 3.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8217&cln=3

(Consulté le 19/04/2024)

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