À Charles Spon, le 19 mai 1654, note 31.
Note [31]

Guischard Déageant (ou Deshagens, mais transcrit en Dangeau par les précédents éditeurs), natif de Saint-Marcellin en Dauphiné (1574-1639), devint secrétaire d’Arnauld d’Andilly (v. note [4], lettre 845), qui le recommanda au duc de Luynes, dont il gagna la faveur. Déageant s’occupa d’intrigues de cour, comme l’éviction et de l’assassinat du marquis d’Ancre (Concini, v. note [8], lettre 89), puis de la conversion des protestants. Il jouit ensuite quelque temps d’un certain crédit près de Richelieu, devint même secrétaire d’État, mais tomba en disgrâce par suite de ses intrigues, fut jeté à la Bastille et enfin exilé dans le Dauphiné, après son élargissement, où il devint premier président de la Chambre des comptes. Ses Mémoires contenant plusieurs choses remarquables arrivées depuis les dernières années de Henri iv jusques au ministère du cardinal Richelieu, écrits pour se regagner la faveur du cardinal, ont été publiés en 1668 par son petit-fils. Denys Salvaing avait épousé sa fille, Élisabeth Déageant.

Alfred de Vigny a fait de Déageant un rôle de sa Maréchale d’Ancre (1831) :

« L’Histoire dit qu’il trompait le roi, la reine mère et la maréchale par de fausses confidences. Magistrat, courtisan à la figure pâle, au sourire continuel, à l’œil fixe. Il marche en saluant et salue presque en rampant. Il ne regarde jamais en face et prend de grands airs quand il est le plus fort. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 19 mai 1654, note 31.

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(Consulté le 29/03/2024)

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