À Charles Spon, le 17 octobre 1667, note 31.
Note [31]

Petrus Baptista, médecin natif de Crémone au xvie s., est l’auteur d’un unique livre, qui est devenu l’un des plus rares du xvie s. :

Petri Baptistæ Cremonensis Medici epistolæ tres, ut non indoctæ ita ne ingratæ futuræ doctis, præcipue medicis : ac nunc primum natæ, excusæ : insertis etiam conclusionibus physicis academicis Io. Augustini Capallæ Itali, disputatoris citra controversiam acerrimi.

[Trois lettres de Petrus Baptista, médecin natif de Crémone, qui ne sont ni dénuées de science, ni sans agrément pour les gens savants, principalement les médecins, et qui sont publiées pour la première fois ; avec aussi les discours médicaux académiques de Iohannes Augustinus Capalla, argumentateur italien très pénétrant en cette controverse]. {a}


  1. Sans lieu, ni nom, ni date, peut-être Lyon, S. Gryphius, 1535, in‑8o de 57 pages.

Il y est principalement question d’une controverse médicale tenue à Nantes, sans doute en 1534. La dédicace est signée Petrus Baptista medicus almæ Nannetensium Universitati, omnibusque meliorum disciplinarum cultoribus, Nedum Medicis S.D. [Petrus Baptista, médecin en la bienfaisante Université de Nantes, salue tous ceux qui cultivent les meilleurs enseignements, et pas seulement les médecins].

Arrivant d’Italie à Nantes le jour de la fête de la Transfiguration (6 août), Baptista assista, dans le couvent des franciscains, à sept heures du matin, à une discussion menée par Joannes Augustinus Capalla, de l’Université de Padoue. Baptista montra que Capalla trompait le monde avec ses prescriptions extravagantes, dont un clystère pesant cinq livres et contenant deux livres et demi de miel, avec ce commentaire très précieux pour les spécialistes de Rabelais, qui le tiennent pour la première référence imprimée à ses œuvres (M.A. Screech, « The earliset reference to a Gargantua and Pantagruel… [La plus ancienne référence à Gargantua et Pantagruel…] », Études rabelaisiennes, tome xiii, pages 70‑78, Genève Droz, 1976) :

Excusandus esset Capalla, imo vero etiam laudandus, si huiuscemodi clysterem quinquilibrem præscripsisset Gargantuæ Regi, aut huius filio Pantagrueli, quorum plusquam giganteam corporis molem, ac plane incredibilem ventris capacitatem extitisse, recentes pridieque natæ Gallorum historiæ protiderunt.

[Capalla aurait été excusable, et même digne de louange, s’il avait prescrit ce clystère de cinq livres au roi Gargantua ou à son fils Pantagruel, dont les aventures ont été tout récemment publiées en France, qui sont dotés d’une masse corporelle plus que géante et d’un ventre de capacité tout à fait incroyable].

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 17 octobre 1667, note 31.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0925&cln=31

(Consulté le 25/04/2024)

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