Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-6, note 32.
Note [32]

Tout cela reprend presque mot pour mot le propos de François i de La Mothe Le Vayer dans ses Petits traités en forme de lettres écrites à diverses personnes studieuses, lettre cxvi, Parallèles historiques {a} (tome second, page 933) :

« Mendez Pinto représente le grand prêtre de Braama et de Pegu qui, jetant du riz par une fenêtre sur la tête du peuple, comme ici de l’eau bénite, le mondifie et l’absout de toutes ses fautes. {b} L’Itinéraire oriental d’un Père carme assure qu’en ces mêmes quartiers de l’Inde du Levant, l’on asperge le peuple d’urine de vache, de la même façon et avec la même intention, parce que cet animal y est adoré. » {c}


  1. Œuvres, Paris, 1662, v. note [26], lettre 557.

  2. Cette citation est empruntée à la page 677 du chapitre clviii, De quelle façon le nouveau Roolim fut conduit en l’île de Mounay, et mis en possession de sa dignité, des :

    Voyages aventureux de Fernand Mendez Pinto, {i} fidèlement traduits de portugais en français par le sieur Bernard Giguier, gentilhomme portugais. Dédiés à Monseigneur le cardinal de Richelieu. {ii}

    Le royaume de Pégu (Trévoux), Peguanum Regnum, en actuelle Birmanie, est situé :

    « dans la partie septentrionale de la presqu’île de l’Inde delà le Gange. {iii} Il est borné au nord par celui de Brama, {iv} au levant par celui de Tunquin, {v} au midi par celui de Siam, {vi} et au couchant par ceux de Martaban et d’Arracan. Ses principales villes sont Pégu, Marfin, Tangu, Manar et Jancona, capitales d’autant de royaumes dépendant du Pégu. Ce royaume a été autrefois beaucoup plus puissant. Tous les pays qui sont entre le Mogolistan, la grande Tartarie, la Chine, le Tunquin et le royaume de Siam lui étaient sujets, ou tributaires. Le royaume de Siam l’a été même quelquefois ; mais ce vaste Empire, qu’on dit avoir été aussi étendu que celui de la Chine, a été ruiné par les rois d’Arracan et de Tangu, et il est aujourd’hui possédé par le premier, qui porte présentement le nom de roi d’Ara, qui est celui de la ville où il fait sa résidence ».

    1. Fernão Mendes Pinto (vers 1511-1583), soldat, explorateur et écrivain portugais.

    2. Paris, Arnold Cotinet et Jean Roger, 1645, in‑4o de 1 020 pages.

    3. V. notule {a}, note [22], lettre 197.

    4. Ou Burma (Birmanie).

    5. Tonkin (nord du Viêt Nam).

    6. Thaïlande.

  3. Voyage d’Orient du R.P. Philippe de la Très Sainte Trinité, carme déchaussé, {i} où il décrit les divers succès de son voyage, plusieurs régions d’orient, leurs montagnes, leurs mers et leurs fleuves, la chronologie des princes qui y ont dominé, leurs habitants tant chrétiens qu’infidèles. Les animaux, les arbres, les plantes et les fruits qui s’y trouvent, et enfin les missions des religieux qui y ont été fondées et les divers événements qui y arrivèrent. Composé, revu et augmenté par lui-même, et traduit du latin par un religieux du même ordre ; {ii}

    livre cinquième, De la Loi et des mœurs des gentils des Indes orientales, page 333, chapitre iii, Extravagante vénération qu’ils ont pour la vache :

    « Les gentils honorent la vache d’un culte extraordinaire et divin, d’où vient que si la première chose que quelqu’un rencontre en sortant le matin de sa maison est une vache, il croit qu’il sera bienheureux et fortuné toute cette journée. S’il la voit pisser, il s’arrose de son urine qu’il reçoit avec les mains, comme les chrétiens feraient d’eau bénite. Si en mourant il peut tenir la queue d’une vache, il ne pense pas mourir moins heureusement que les chrétiens qui auraient gagné le jubilé. » {iii}

    1. Esprit Julien (Malaucène 1603-Naples 1671).

    2. Antoine Jullieron, 1652, in‑8o de 592 pages, divisé en 10 livres.

    3. « Pour gagner le jubilé [v. note [7], lettre 31], la bulle [pontificale] oblige à des jeûnes, aumônes, prières, et à visiter les églises où sont des stations du jubilé » (Furetière).

Toutes ces références étaient disponibles du vivant de Guy Patin : il pourrait donc être auteur de cet article, mais aurait-il copié si exactement La Mothe Le Vayer sans le citer ?

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-6, note 32.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8219&cln=32

(Consulté le 28/03/2024)

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