À Gilles Ménage, le 20 juillet 1651, note 33.
Note [33]

« Le scorbut est une maladie de la rate ; Galien ne l’a pas connue, mais Hippocrate l’a décrite. Il ne faut pas l’appeler stomacacé, comme on fait communément, mais stomacaccé : en effet, dans les Nuées d’Aristophane, kakkê veut dire merde ; et si je ne me trompe, donne en latin caco, sans du tout qu’on ait à s’étonner de ses emplois par un poète. Stomacaccé est donc une puanteur de bouche. »

Pour justifier le doublement du c qu’il réclame dans le mot stomacacé, qui est un signe de scorbut avéré (v. note [5], lettre 427), Guy Patin en appelle aux deux kappa du mot grec κακκη (kakkê, la merde) ; il renvoie à son emploi par Aristophane dans sa pièce intitulée Les Nuées. On y lit en effet cette mésaventure de Socrate (v. note [4], lettre 500) : « Il observait le cours de la Lune et ses révolutions, la tête en l’air, la bouche ouverte ; un lézard, du haut du toit, pendant la nuit, lui envoya sa fiente » ; mais Aristophane la raconte sans utiliser le mot kakkê.

Caco, en latin, signifie « je chie ». Martial est le poète qui a le plus employé ce verbe et ses dérivés : on le lit dans sept de ses épigrammes.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Gilles Ménage, le 20 juillet 1651, note 33.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1019&cln=33

(Consulté le 29/03/2024)

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